Mon premier voyage aux îles Abacos remonte à il y a précisément 29 ans… rien pour me rajeunir, vous en conviendrez! À l’époque, je désirais plus que tout réaliser mon rêve de survoler les eaux cristallines des Bahamas avec mon propre avion. Un projet que je caressais depuis belle lurette, avant même je crois d’avoir commencé mes cours de pilotage! J’avais alors déniché, par l’entremise du magazine Flying (pas d’Internet à l’époque), une maison à louer à Treasure Cay, en face du golf et adossée à la plage (partie nord de l’île) pour cinq semaines. Quel voyage cela fut! Je vous le raconterai éventuellement…
Cette année, je suis parti pour le Sud tardivement. Après un essai infructueux à partir de Mirabel, fin décembre dernier (tarmac mal déglacé après le verglas…), je me suis envolé par une journée glaciale, le 10 février, pour mon pèlerinage annuel vers la Floride. Bons vents et conditions majoritairement VFR, j’ai effectué le parcours seul à bord en une journée. La preuve que ce trajet est moins difficile que l’on pourrait le croire.
Une fois sur place, un ami résident hivernal des Abacos m’a invité à le visiter pour une journée de nautisme. Bonne idée, me suis-je dit. Alors, sans plus, et avec comme souvenir un beau séjour en mémoire, je me suis rendu pour la semaine de la Saint-Valentin avec ma douce à Marsh Harbour, ville principale des Abacos, munie également d’un aéroport récemment mis à niveau par le gouvernement bahamien. Pour bien vous situer, cette île est légèrement à l’ouest de Grand Bahama Island (Freeport) et on peut l’atteindre en une heure ou une heure trente, selon l’appareil utilisé. Le parcours est aisé puisqu’après presque 30 minutes de vol depuis soit Palm Beach ou Fort Lauderdale, on croise l’extrémité ouest de l’île Grand Bahama, on longe sa côte sud et on atteint les Abacos, plus à l’est. Très rassurant comme route, notamment en monomoteur à pistons…
Marsh Harbour est la troisième ville en importance des Bahamas après Nassau et Freeport. Cet endroit est reconnu comme un incontournable pour les amateurs de sports nautiques. Les voiliers y foisonnent tandis que les pêcheurs et les plongeurs y trouvent également leur compte. La piste a été refaite récemment et accommode autant l’aviation civile que l’aviation commerciale, cette dernière étant présentement en plein développement. Un seul bémol, malgré la présence d’une tour de contrôle à mi-piste, personne ne régit le trafic. Toutes les communications radio s’effectuent sur l’UNICOM 122.80. Un peu bizarre…
Une autre piste se trouve cependant un peu plus au nord de l’archipel, desservant Treasure Cay, deuxième ville en importance et station balnéaire jouxtée d’une marina d’envergure, à deux pas de la magnifique plage dont la notoriété n’est pas à faire. À mon avis, celle-ci (la plage) et celle de Cape Santa Maria, sur Long Island plus au sud, devraient figurer parmi (et j’en ai vu d’autres…) les plus belles au monde!
Les îles Abacos offrent un dépaysement sans pareil pour une première incursion aux Bahamas, et ce, pour les raisons suivantes : cette île ne nécessite pas un long parcours isolé en mer (on longe en grande partie l’île avoisinante de Grand Bahama) et les infrastructures sont accueillantes avec des pistes de qualité pavées, un hébergement à prix raisonnable et une diversité d’activités. Le personnel des douanes est des plus accueillants et ne néglige aucun effort pour nous faciliter l’arrivée. Au moment d’écrire ces lignes, il vous faudra quand même envisager certains frais, comme 50 $ pour l’avion et 29 $ par personne (incluant les membres d’équipage) pour le départ. Une fois sur place, on peut soit louer une voiture (75 $ en moyenne par jour) ou prendre le taxi.
Pour l’hébergement, il y a deux scénarios à envisager : choisir un site accrédité par le ministère du Tourisme des Bahamas (il offre un crédit de 300 $ pour un séjour consécutif de 4 nuits dans un hôtel d’une île déterminée ou de 2 nuitées dans deux îles différentes. À défaut, pour un séjour plus bref, je vous suggère le Lofty Fig Villas, un petit hôtel à Marsh Harbour, composé de six petites villas disposant de cuisinettes, salon et chambre. Son propriétaire, Sid, un Canadien d’autrefois, est bien sensible aux besoins des pilotes privés et se montre accommodant en cas de mauvaise météo. Il connaît de plus tout sur l’île et il s’avère une source d’information impressionnante! Un atout certain. C’est là que nous avons séjourné lors de notre passage en février dernier. Fait intéressant à noter : on y trouve au moins quatre bons restaurants et bars à moins de cinq minutes de marche ainsi que des boutiques et dépanneurs.
Les attraits touristiques principaux des Abacos sont la pêche, le nautisme, la plongée sous-marine, le golf et le tennis. Tout en face du Lofty Fig Villas, vous trouverez trois marinas offrant la location d’embarcations. Il faut compter près de 300 $ pour une embarcation de type Boston Whaler de 26 pieds avec deux moteurs de 100 chevaux. Il vaut la peine d’en louer une pour une journée, car plusieurs îles intéressantes jalonnent l’est des Abacos. Pour n’en nommer que quelques-unes, Elbow Cay, Turtle Cay, Guana Cay et Man-O-War Cay comptent parmi les plus populaires. On peut s’y rendre en embarcation assez rapidement et chacune dispose généralement d’ancrages, de marinas et de restaurants, voire d’auberges. Belle excursion en perspective!
Si le temps vous le permet, effectuez une visite à Treasure Cay, au nord de Marsh Harbour, à environ une quinzaine de minutes de vol (tout simplement magnifique au-dessus de la mer des Abacos) ou encore en voiture, en 40 minutes. Comme mentionné plus haut, il y a la deuxième piste d’atterrissage de l’île d’une longueur de 7000 pieds, pavée mais dans un état actuel négligé (contrairement à celle de Marsh Harbour). Un petit terminal et un bureau des douanes y accueillent les visiteurs. Fait à noter, il n’y a pas d’essence 100LL, seulement du jet fuel. Soyez donc prévoyant!
Vous pourrez prendre un taxi à partir de là et vous rendre sur le site du Treasure Cay Golf et Marina Club. Profitez-en pour casser la croûte au Coco Beach Bar & Sea Grill, directement situé sur la plus belle plage de l’île, voire de toutes les îles des Bahamas (peut-être seconde derrière celle de Cape Santa Maria, à valider…!). La nourriture est bien et le coup d’œil sur la mer incomparable. Un incontournable dans les îles, quant à moi.
En résumé, si vous n’aviez qu’une partie des Bahamas à visiter durant votre séjour dans le Sud, je vous recommande les Abacos sans hésiter!