Week-end à Toronto

Quoi que l’on en pense ou que l’on en dise, Toronto possède désormais des attraits uniques qui en font une destination de classe mondiale. Pour nous, pilotes privés, cette ville est toutefois dotée d’une particularité additionnelle qui devrait en faire une destination prisée : son aéroport du centre-ville. Celui-ci, rebaptisé récemment sous le nom de Billy Bishop (CYTZ), à la mémoire de l’as aviateur ontarien qui s’est illustré durant la Première Guerre mondiale en abattant plus de 70 avions ennemis, jouit d’un emplacement exceptionnel qui nous permet d’atterrir pratiquement au centre de la ville reine en un rien de temps. Rien de comparable nulle part ailleurs selon moi et, croyez-moi, j’en ai vu des aéroports…

Avec le week-end de la Journée nationale des patriotes qui approche, pourquoi ne pas y planifier un petit voyage de deux nuits, histoire de mettre votre avion en forme pour l’été et vous dépayser de façon assurée, le tout en dollars canadiens en plus, ce qui n’est pas à négliger par les temps qui courent…

Aménagé sur Toronto Island, à quelques coins de rue à l’ouest de la rue Yonge (artère principale de la ville, comme la rue Saint-Laurent à Montréal), cet aéroport, aussi connu comme City Center, possède trois pistes et une tour de contrôle. Il est à ce point près du cœur de la ville qu’y atterrir constitue en soi une expérience unique et un véritable spectacle pour vous et vos passagers. L’arrivée et l’approche se font au-dessus du lac Ontario, à proximité de la tour du CN et des gratte-ciel de la ville. Le panorama est exceptionnel et à lui seul vaut le voyage! Du vrai Imax en temps réel!

La compagnie aérienne Porter détient le monopole des vols sur cette île et y opère le seul FBO que l’on y retrouve. Il est situé à l’extrémité ouest du terminal, voisin de la tour de contrôle.

Stationnement et essence y sont disponibles. Porter demande la somme de 50 $ comme frais d’atterrissage, mais d’un autre côté la société nous permet d’obtenir un rabais de 30 % à l’hôtel Radisson (s’informer au comptoir), situé à quelques pas, directement sur la berge du lac Ontario, au cœur des activités du Waterfront (un peu comme les quais du Vieux-Montréal).

Rien de plus facile que de se rendre à Toronto; la route depuis Montréal est des plus directes, à mi-chemin vers l’ouest entre Ottawa et Kingston, et ensuite le long du Saint-Laurent (en survolant la magnifique région des Mille-Îles, Brockville et Gananoque) pour enchaîner au sud de Trenton et finalement survoler le lac Ontario légèrement au sud de la rive conduisant à Toronto. Comptez entre une heure trente et deux heures selon votre type d’aéronef.

Jusqu’à tout récemment, la seule façon de rejoindre la ville, après l’atterrissage il va sans dire, était d’utiliser le traversier amarré tout près de l’aéroport, lequel permettait (il est toujours en service) de franchir les quelques centaines de mètres d’eau séparant l’île de la terre ferme. Toutefois, depuis juillet 2015, un tunnel a été construit et il peut être utilisé en lieu et place. Celui-ci est accessible à partir du terminal principal par des escaliers mécaniques et il se parcourt soit à pied, soit par un trottoir roulant.

Si requis, la compagnie Enterprise possède un comptoir de location de voitures à la sortie du tunnel, mais à mon avis il n’est pas nécessaire de louer une voiture pour visiter Toronto. L’accès à l’hôtel (si vous choisissez le Radisson) se fait en une quinzaine de minutes à pied depuis la promenade située à proximité de la sortie du tunnel. Depuis celui-ci, vous serez rapidement au cœur du district Waterfront avec, un peu à l’ouest, le nouveau quartier historique branché de Distillery.

À proximité de l’hôtel se trouvent également la promenade riveraine, les marinas et boutiques branchées ainsi que le Toronto Music Garden. Il est également possible de faire une croisière sur le lac à partir de cet endroit sur l’un des six navires amarrés aux quais. Un incontournable tout près, l’Amsterdam Brewhouse, une brasserie artisanale de renom installée en front de lac depuis le début des années 80.

Visiter Toronto

S’il s’agit de votre première incursion dans cette ville, je vous suggère fortement un tour de ville en bus à deux étages. Votre concierge à l’hôtel pourra faire les arrangements pour vous. Ce tour vous fera découvrir les incontournables de la métropole canadienne et vous aurez le loisir d’y retourner durant votre séjour.

Parmi les quartiers à visiter, il y a évidemment Bay Street, le quartier de la finance, Yorkville, le quartier huppé où l’architecture victorienne prédomine, le quartier des musées, Kensington Market, l’imposant édifice du marché St. Lawrence (un marché fermier d’un autre siècle consacré l’un des meilleurs marchés alimentaires au monde par le National Geographic en 2012, devant même le New York Union Square Greenmarket), mais la curiosité la plus récente demeure sans contredit le secteur Distillery, aménagé sur les berges du lac Ontario, à quelques pas de Harbourfront.

Cet endroit, créé en 1832, fut durant de nombreuses années la plus grande distillerie au monde. Devenu vétuste à la fin du vingtième siècle, le site fut racheté par des entrepreneurs téméraires et visionnaires qui l’ont transformé en un endroit unique, riche en événements culturels et sociaux.

Vous y trouverez, durant les week-ends, de nombreux kiosques d’artisanat, des concerts gratuits et expositions ainsi que plusieurs boutiques au cachet inusité, sans compter les bistros, bars et brasseries artisanales. Aucune grande chaîne de boutiques au détail ne se retrouve en cet endroit, uniquement de la diversité originale et sans comparables. Tout cela bien campé dans un décor de bâtiments victoriens industriels d’une autre époque… Tout près, vous pourrez en profiter pour jeter un coup d’œil aux étals des marchands du marché St. Lawrence.

Un peu plus au nord, vous vous devez de jeter un coup d’œil dans Kensington Market, notamment le long de la rue Spadina. Ce quartier des plus cosmopolites fut consacré site historique national en 2006. Son marché extérieur mérite un détour et les divers restaurants situés à proximité proposeront des saveurs des plus exotiques à l’aventurier gastronomique qui sommeille en vous!

Pour le magasinage haut de gamme, il vous faudra vous rendre dans le secteur Bloor-Yorkville, au nord (10 minutes en taxi). Ce quartier huppé est parsemé de boutiques griffées, d’antiquaires et de galeries d’art. On y retrouve également les meilleurs restaurants, lesquels jalonnent les petits squares et allées qui caractérisent ce quartier. Ne vous laissez pas détourner par les prix élevés de tous les biens offerts dans Yorkville, la balade vaut la peine et les occasions photo nombreuses.

Votre retour

Je n’ai rien de spécial à vous recommander pour le retour, mais si la météo le permet, prévoyez une altitude d’au plus 5500 pieds, car votre parcours le long des Mille-Îles vous offrira un panorama vraiment remarquable.

 

Bon vol et bon séjour!