Quel bel été jusqu’à maintenant pour voler! Espérons que l’automne qui s’approche lentement nous procurera du temps clair et des vents favorables… J’ai pensé vous parler dans ce numéro d’une destination prisée des Torontois pour leurs week-ends, un peu comme le sont les Laurentides pour nous. Il s’agit de la belle région de Muskoka, nichée dans un décor montagneux des plus bucoliques, surtout avec les couleurs des feuillages qui ne tarderont pas à se manifester.

Berge du Lac Brosseau, au Windermere House

Berge du Lac Brosseau, au Windermere House

Il s’agit encore une fois d’une destination rapprochée de Montréal, facile à planifier sur une carte VNC ou encore avec ForeFlight. Je vous suggère un parcours reliant votre point d’origine au VOR d’Ottawa (YOW) et par la suite un trajet direct vers l’aéroport de Muskoka comme tel, à savoir CYQA. La majeure partie de votre vol, passé Ottawa, se déroulera en régions isolées. Donc, une bonne préparation s’impose.

En finale à Muskoka

En finale à Muskoka

La piste de Muskoka est en excellent état et mesure 6000 pieds sur 250 pieds. Pour les pilotes d’expérience, il est bon de noter que celle-ci dispose également d’approches RNAV et NDB. Il n’y a pas de tour de contrôle, seulement l’UNICOM local sur 122.3, doublé de la FSS de London pour la fermeture des plans de vol.

Un terminal pittoresque y est installé. Le service à l’accueil est expéditif et cordial; on y trouve également de l’essence. Je vous suggère de réserver une voiture (l’aéroport étant assez isolé des centres d’activité) avant votre arrivée de façon à ce que celle-ci soit disponible sur place, aucun bureau de location ne se trouvant dans le terminal. Enterprise Rent-A-Car est le plus près et c’est celui que j’ai utilisé avec satisfaction.

Vous aimerez bien le bâtiment de l’aéroport. Un musée y a même été aménagé pour commémorer le fait qu’il a servi de centre d’entraînement pour les pilotes militaires norvégiens durant la Seconde Guerre mondiale.

La belle région de Muskoka (d’ailleurs primée par le prestigieux National Geographic Magazine comme un des 100 plus beaux endroits à voir dans le monde) est composée de petites municipalités qu’il faut découvrir, dont Gravenhurst, Bracebridge et Huntsville, ainsi que la région du lac Rosseau.

Boathouse sur le lac

Boathouse sur le lac

Je vous suggère de luncher tout près de votre point d’arrivée, à savoir à Gravenhurst. Ce petit village est situé sur le bord du lac Muskoka et offre un magnifique panorama sur l’eau. Vous verrez dans la marina un navire d’une autre époque, le RMS Segwun. Il fut construit en 1887 en Écosse et assemblé localement. Il était utilisé au siècle dernier pour le transport du courrier et des passagers propriétaires des luxueux chalets qui bordent le lac. Il est désormais accessible pour des croisières sur le lac Muskoka. Ne manquez pas cette occasion de naviguer dans le temps et de découvrir les joyaux de bâtiments construits sur les berges, un véritable plaisir pour les yeux, notamment pour ceux qui ont toujours rêvé d’un chalet agrémenté d’un boat-house!

Le R,M.S. Segwun

Le R,M.S. Segwun

Plus au nord, la municipalité de Bracebridge possède un cachet unique. Aménagée avec des chutes en son centre, elle est traversée par la rivière Muskoka. Elle a vu plusieurs usines s’y installer dans ses premiers jours, soucieuses de tirer profit de l’énergie hydraulique disponible. Sa rue principale, la rue Manitoba, conserve un cachet architectural néo-industriel anglais du XIXe siècle. Elle vaut un détour.

Manitoba Street à Bricebridge

Manitoba Street à Bricebridge

Si l’appel des grands espaces est pour vous significatif, poursuivez votre route vers le nord aux portes du parc Algonquin, un peu passé le village de Huntsville. Il s’agit à mon avis du plus beau parc national de l’Ontario et l’on peut y pratiquer une panoplie d’activités, dont en particulier le canot et le kayak. Pour les adeptes de la pagaie (dont je suis…), en couple ou avec les enfants, je recommande une visite au Portage Store, sur la route 60, peu après être entré dans le parc. On peut y louer canots et kayaks, camper sur place ou encore accéder à une multitude d’excursions avec ou sans guide. Un incontournable!

Vous ne serez pas sans remarquer que votre route sera jalonnée de petits motels et de centres de villégiature d’importance, quoique ces derniers soient généralement situés en retrait des voies principales. Il y en a d’imposants à proximité du parc Algonquin. Pour ma part, j’ai opté pour le Windermere House, sur les berges du lac Rosseau.

Winermere House Hotel

Winermere House Hotel

Cet endroit dispose d’un terrain de golf adjacent et d’une marina où l’on peut louer des embarcations et s’offrir une petite croisière sur ce lac magnifique. La région est prisée par les biens nantis et les chalets que l’on y retrouve sont à couper le souffle! La soirée venue, la pureté de l’air ambiant et la pollution lumineuse inexistante nous permettent (par temps clair, il va sans dire) de contempler la voûte céleste dans toute sa splendeur. Avis aux astronomes amateurs!

L’hôtel fut construit en 1870 dans la tradition des grands resorts britanniques. Il dispose de 54 chambres (il vaut mieux réserver quand même), d’un restaurant et d’un pub. La nourriture y est excellente. Notez que cet hôtel termine sa saison avec le week-end de l’Action de grâce.

Selon la durée de votre séjour, vous pourrez également dénicher d’autres endroits remarquables, mais en deux jours, vous découvrirez l’essentiel et, selon moi, vous ne serez pas sans y retourner!