Récemment, je soupais avec un ami et il m’annonce qu’il vient de s’acheter un drone et que les images sont vraiment impressionnantes. Après quelques minutes, il me demande si je pense qu’un jour les drones pourraient remplacer les hélicoptères aux bulletins de nouvelles. Chanceux, au même moment, la serveuse nous apporte l’addition et j’ai pu éviter la question. J’étais sans réponse. Mais la question mérite réflexion!

EST-CE POSSIBLE QU’UN JOUR, LES IMAGES QUE L’ON REÇOIT PROVIENNENT DES DRONES?

Lors du dernier ouragan Harvey qui a touché le Texas en août dernier, j’étais en voyage aux États-Unis et lors d’un reportage au bulletin de nouvelles, toutes les images étaient en provenance de drones!

Surpris, je me rends compte que la chaîne de télé USA Today, diffuseur du bulletin de nouvelles, a une armée de drones et qu’ils sont toujours prêts à être déployés. Il est évident que le coût de production de ces images par rapport au coût des images en provenance d’un hélicoptère n’est pas comparable.

La chaîne américaine n’est pas la seule. La FAA (Federal Aviation Administration) a mis en place une réglementation qui permettra aux organisations et journalistes d’utiliser des drones. Le même type de réglementation a été mis en place par Transports Canada. Chez nous, il y a deux niveaux de réglementation : pour les drones utilisés à des fins récréatives et ceux qui seront utilisés de façon professionnelle. Je ne veux pas trop m’avancer sur ces règles, puisque ce n’est pas le sujet de notre article.

Ce que l’on doit retenir, c’est que la réglementation est en place et qu’à ce niveau, ce n’est pas un frein à l’usage des drones pour les bulletins de nouvelles.

Donc, la réponse est OUI. Et ça risque d’être assez rapide si l’on se fie à ce qui se passe chez nos voisins du Sud. Il y a déjà des centres de formation pour les journalistes spécialisés en drones. À titre d’exemple, l’Université du Nebraska annonçait qu’elle est en train de former 390 journalistes pour l’utilisation de drones dans le cadre de leurs reportages. Il n’y a pas que la télé qui se convertit aux drones. Les médias écrits et stations de radio utilisent maintenant des drones.

L’arrivée des drones arrive à un bon moment. Aux États-Unis, les hélicoptères dédiés aux médias sont en déclin. En 2000, il y en avait 180. En 2013, ce nombre était autour de 100!

Inutile d’établir une comparaison de coûts entre un hélicoptère et un drone. Un hélicoptère équipé pour la transmission d’images peut facilement dépasser les 2 M$ et un drone tourne autour de 2 000 $. C’est le taux horaire de voler en hélicoptère…

En plus d’être abordable et de fournir des images utiles pour les  réseaux sociaux, cette technologie est bien adaptée à certains types de couvertures médias : tornades, ouragans, inondations,  embouteillages monstres, etc.

Il y a assurément des avantages reliés à l’utilisation des drones, mais des contraintes rendent l’hélicoptère essentiel pour certaines couvertures d’événements. Le plus important est l’impossibilité de survoler des foules avec un drone, ce qui rend difficile la couverture d’une manifestation ou d’un événement comme un marathon. En plus, la durée des batteries d’environ 20 minutes restreint le temps dans les airs. Finalement, la restriction qui oblige de toujours garder à vue un drone limite le champ d’action de ce dernier.

Après réflexion, à mon ami qui m’avait demandé si les drones pourraient remplacer les hélicoptères dans les prochaines années, je dirais qu’il y aura de la place pour les deux. La technologie des drones pourra s’améliorer ainsi que la réglementation. Mais en attendant, il est clair que nous continuerons de voir l’hélicoptère TVA dans le ciel pour quelques années!