Au cours des dix dernières années, l’hélicoptère à des fins non commerciales a connu une croissance importante. Au Québec, à titre d’exemple, durant cette période, le nombre de pilotes privés ayant un hélico est passé de 50 à 250. Que nous réserve la prochaine décennie?
Si on regarde ce qui se passe dans les autres sphères de l’économie, on remarque que la tendance est vers le partage. Les vélos avec BIXI, les autos avec CommunAuto et même les résidences avec Airbnb, c’est l’économie du « Sharing ». Est-ce un concept applicable et utile pour nous, pilotes d’hélicoptères?
Moyenne de vols annuels : 75 heures
Oui, ce n’est pas beaucoup. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une moyenne! Il n’y a que quelques pilotes, probablement une dizaine, qui volent plus de 100 heures par année.
Prenez mon cas. Si j’exclus les vols effectués pour des raisons professionnelles, comme les vols de Robinson (Los Angeles) vers Montréal, je vole au maximum 60 heures par année. Cette année, je vais avoir de la difficulté à dépasser 50 heures. La météo, le travail, les voyages, etc., viennent gruger mon temps disponible pour le vol en hélicoptère.
Bien que nos heures de vol soient réduites, le plaisir de voler, quant à lui, ne s’estompe pas. La joie que le vol et la découverte des sites du Québec nous procurent apporte toujours autant d’enthousiasme, et ce, sans tenir compte du plaisir de rencontrer d’autres passionnés d’hélicoptères.
Comme il s’agit d’une situation généralisée, est-ce qu’il y aurait lieu de réfléchir à de nouvelles formes de propriété. Si ce n’est pas la forme de propriété, ca pourrait être au moins une nouvelle approche pour l’utilisation d’un hélico.
Nouvelles formes de propriété = Comment voler en hélicoptère pour moins cher?
Aujourd’hui, les propriétaires d’hélicos connaissent bien leurs besoins, ce qu’ils font et ce qu’ils ne feront jamais. Pour la majorité, cela se résume à quelques bons voyages de pêche et de chasse de 10 à 15 heures chaque fois ainsi que plusieurs vols locaux
Examinons les options possibles :
- Hélicoptères en temps partagé
Ce concept très populaire dans l’aviation d’affaires n’a jamais connu de succès du côté de l’hélico. Pourquoi? Pour avoir travaillé de près à l’élaboration d’un programme en temps partagé au début des années 2000, le problème majeur est la responsabilité. Comme il s’agit de faire l’achat d’un hélicoptère en participation, en cas de pépins, le risque est partagé. Mais, le vrai problème est que face à un tiers, ce dernier peut décider de poursuivre uniquement un seul membre du groupe et ce dernier, par la suite, pourra récupérer ses pertes auprès de ces collègues. Comme il y a toujours une personne plus riche que les autres, ce dernier est au premier rang des poursuites et n’a pas le goût de ce genre de risque.
- Le membership
Le concept du membership élimine le risque relié à la responsabilité puisque vous n’êtes jamais propriétaire de l’hélicoptère. Le concept ressemble au membership des terrains de golf. Donc, s’il y a un pépin, votre risque se limite à votre mise de fonds du départ. À moins que vous ayez vraiment effectué une négligence, style conduite en état d’ébriété, votre risque est restreint. Cette approche a le mérite de pouvoir partager les frais. Avec une bonne convention, les membres pourraient y voir plusieurs avantages.
- Location à court terme
Ce concept est bien connu mais peu disponible. Il s’agit de louer un hélico à l’heure chez un opérateur. Dans ce dernier cas, il est presque impossible de pouvoir avoir l’hélico pour un week-end ou pour un long voyage. En plus, la période estivale représente 70 % des revenus des opérateurs, ce qui réduit la disponibilité durant cette période pour les vols privés.
- CommunHelico
Bien que ce concept n’existe pas encore, il y a lieu de voir s’il ne serait pas possible de le créer. Le modèle serait de mettre 4 ou 5 hélicos répartis à travers le Québec qui seraient disponibles pour les membres. Supposons 1 hélico à Saint-Hubert, 1 à Mascouche, 1 à Mirabel, 1 à Québec et 1 à Bromont. Ainsi, une fois membre, vous pouvez utiliser un de ces hélicos avec un système de réservation. Bien entendu, des requis en nombre d’heures et en formation seraient à établir.
Qu’en pensez-vous?
J’aimerais bien avoir vos commentaires à ce sujet. Probablement que la solution se trouve avec une formule hybride. Formule qui serait établie en fonction de votre usage. Pour chacune de ces formules, nous devrions effectuer une analyse financière afin de pouvoir mesurer la faisabilité de celles-ci.
En terminant, je pense qu’il y a lieu de commencer à réfléchir à de nouvelles formes de propriété. Les coûts ne cessent de monter et, parallèlement, les heures de vol stagnent, rendant le plaisir du vol de plus en plus coûteux.
J’attends vos commentaires
Bon vol