Par Mathieu Boulianne / Spectral Aviation / mboulianne@spectralaviation.com

L’utilisation grandissante des UAV (drones) est sans aucun doute en train de métamorphoser une multitude de domaines, touchant autant la production d’images que l’acquisition de données techniques. Ces aéronefs étant de plus en plus automatisés et faciles à utiliser, qu’en est-il de la formation?

Tout d’abord, mentionnons que Transports Canada, dans le document IP623-001, exige que le pilote ait suivi à la fois une formation pratique et une formation théorique pour la délivrance d’un certificat d’opérations aériennes spécialisées (COAS). Il en est de même pour les exemptions publiées par Transports Canada pour l’utilisation des UAV sans COAS. Dans cet esprit, la formation théorique a tout avantage à être suivie avant la partie pratique afin de mieux comprendre les facteurs influençant le déroulement d’un vol.

Pour sa part, la formation pratique vise à acquérir les compétences nécessaires à l’opération sécuritaire de l’UAV dans toutes les conditions de vol normales et d’urgence. En considérant qu’il n’existe à l’heure actuelle aucune ligne directrice concernant la formation pratique, il est d’autant plus important de se renseigner sur les exercices en vol prévus et l’expérience des formateurs avant de s’inscrire à une séance de formation. Il va sans dire que la formation doit aussi être adaptée en fonction du poids, du niveau et du type d’automatisation de l’aéronef.

Dans le cas de la formation théorique, le document TP15263 publié par Transports Canada décrit les connaissances exigées pour les pilotes d’UAV. Avant de choisir une organisation offrant de la formation théorique, aussi appelée ground school, il est donc important de s’assurer que les cours offerts respectent les lignes directrices du document.

Toujours au niveau de la formation théorique, deux options sont disponibles quant à la méthode de livrer le contenu : en ligne ou en présentiel. D’un côté, la formation en ligne est normalement moins coûteuse et permet de progresser à son propre rythme, mais ce mode de distribution nécessite plus d’efforts qu’une formation avec un formateur en présentiel, au même titre que n’importe quelle formation à distance.

La formation en présentiel, quant à elle, est peut-être plus dispendieuse, mais permet une interaction directe avec le formateur et les autres participants, permettant au formateur de partager son expérience. Cette caractéristique enrichit la formation et la rend plus concrète. De plus, être en classe peut favoriser la concentration et l’absorption de la matière pour certains. Finalement, une fois la formation terminée, il peut être intéressant de pouvoir se référer directement à un instructeur si des questionnements supplémentaires surviennent.

En conclusion, il serait impertinent de discuter de la formation sans parler des possibilités d’embauche. À ce titre, une grande partie des opérateurs d’UAV sont des compagnies qui œuvrent déjà dans des domaines comme la cinématographie ou l’arpentage, par exemple, et qui mettent les UAV à la disposition de leurs employés comme un outil supplémentaire. Ce faisant, il y a peu de compagnies embauchant directement des « pilotes de drones » comme seule et unique formation bien qu’il en existe certaines. Puisque le domaine des UAV est en croissance constante, cette réalité est appelée à se redessiner au fil des changements du cadre réglementaire et des différentes utilisations de ces aéronefs.