BURLINGTON, PORTSMOUTH ET LA PÉNINSULE BRUCE EN ONTARIO

Voilà avec une nouvelle année qui commence! Je vous souhaite à tous et à toutes de trouver toujours plus de temps pour voler et de repousser toujours plus loin vos horizons de week-ends! Pour ma part, j’envisage à nouveau de passer une partie de l’hiver dans le Sud avec, comme projets, de visiter les Exumas et peut-être même Cuba. Je vous tiendrai au courant.

Il y a des vols-voyages qui, à eux seuls, ne méritent pas tout l’espace d’une chronique. Dans le présent numéro, je vais vous faire part de trois destinations à proximité relative de Montréal qui possèdent chacune leurs charmes et attraits, mais que je n’ai pas nécessairement retenues comme destinations spécifiques à cette chronique.

Il s’agit de Burlington, dans l’État du Vermont, endroit où il fait toujours bon de passer une journée et qui se veut également le point d’entrée idéal pour qui n’a jamais posé son appareil aux États-Unis. Ensuite, Portsmouth, dans le New Hampshire, emplacement situé à proximité des plages bien connues d’Ogunquit, Hampton et Kennebunk, donc un site incontournable et idéal pour un premier voyage aux États-Unis sans souci. Finalement, la péninsule Bruce, située dans la baie Georgienne, en Ontario, endroit touristique prisé des Torontois.

Burlington

Que vous vous envoliez depuis Lachute, Mirabel, Saint-Hubert ou Joliette, vous rendre à Burlington se fera en moins d’une heure. C’est l’endroit tout indiqué pour vous familiariser et vous initier aux voyages outre-frontière.

Voici comment procéder pour votre premier vol. En premier lieu, procurez-vous votre identifiant DTOPS. Il s’agit d’un décalque autocollant que vous fixerez bien en vue sur votre avion, pré-identifiant celui-ci au service américain des douanes. Vous pouvez aisément vous inscrire et l’obtenir sur le Web à l’adresse dtops.cbp.dhs.gov. Il vous en coûtera 27,50 $ US par année. Il faut compter quelques semaines pour son obtention, mais une fois le paiement effectué, imprimez votre confirmation et gardez-la à bord. Elle fera office de décalque temporaire et vous permettra quand même de vous présenter aux douanes. Cette étape complétée, vous devrez vous inscrire au site transfrontalier EAPIS en vous adressant au site en ligne eapis.cbp.dhs.gov. Cela ne vous prendra que quelques minutes. Ces deux formalités remplies, vous serez alors fin prêt pour votre premier voyage aux États-Unis.

Je vous suggère de prévoir une journée pour votre premier voyage. Un départ en matinée vous permettra d’être à Burlington pour l’heure du lunch et vous aurez suffisamment de temps pour vous balader sur Church Street, la rue piétonnière située à moins de 20 minutes de l’aéroport (une voiture de courtoisie pourra vous être prêtée par le FBO Héritage Aviation, lequel est voisin du bureau des douanes). Dans l’ordre, les étapes à suivre pour ce voyage sont les suivantes. Avisez les douanes américaines de votre arrivée projetée en déposant en ligne un Notice of arrival au moins trois heures avant l’heure d’arrivée prévue, déposez votre plan de vol et communiquez par téléphone avec le bureau local douanier de Burlington (1-802-864-5181) pour confirmer votre heure d’arrivée.

Burlington

Church Street, rue piétonnière située à moins de 20 minutes de l’aéroport.

Demandez le suivi radar au centre de Montréal après votre décollage et l’on vous transférera au moment opportun au centre de Burlington et finalement à la tour pour votre autorisation d’atterrissage.

Rendu au sol, demandez au contrôleur de vous aiguiller vers le bureau de la douane. Vous pourrez vous y stationner et attendre l’arrivée des officiers. N’oubliez pas d’avoir votre passeport en main ainsi que votre brevet de pilote.

Une fois autorisé par les douaniers, vous devrez circuler à nouveau vers une aire de stationnement. Je vous suggère le FBO Héritage, adjacent au stationnement douanier. Vous trouverez tous les services à l’aviation à cet endroit, en plus de brochures touristiques sur la région. Comme mentionné précédemment, on pourra même vous offrir une voiture de courtoisie sans frais pour quelques heures, si disponible évidemment.

Pour votre retour, n’oubliez pas de déposer un Notice of departure via le portail EAPIS et d’aviser les douanes canadiennes de l’endroit et de l’heure de votre retour au Canada (1-888-226-7277). Renseignez-vous avant votre départ des heures d’ouverture si vous n’êtes pas enregistré CANPASS (cela vaut la peine si vous prévoyez voyager souvent aux États-Unis), car à Mirabel, par exemple, le service douanier public n’est disponible qu’en semaine, de 8 h à 17 h, mais il est accessible en tout temps aux inscrits CANPASS.

Portsmouth

J’ai visité cet endroit pour la première fois l’été dernier. C’est surtout la situation, la taille et les services douaniers disponibles sur place qui m’ont incité à sélectionner l’aéroport de Portsmouth (KPSM). Ce dernier se trouve à moins de 3 km de l’Atlantique, à 15 minutes en voiture de Hampton Beach, et une heure environ de Kennebunk et Ogunquit. Les formalités d’accès sont les mêmes que pour Burlington, sauf pour le numéro de téléphone du bureau douanier. Pour le joindre afin de confirmer votre ETA, vous devrez composer le 1-604-422-0910.

L’aéroport est situé à environ 200 milles nautiques à l’est de Montréal. Il dispose d’une seule piste (11 000 pieds sur 150), de services douaniers et d’un FBO fort recommandable, Port City Air. L’accueil y a été des plus chaleureux et les douaniers bien amicaux. Nous avons loué une voiture pour deux jours et avons été en mesure de visiter les attractions locales au cours de cette courte période.

Je vous recommande cette destination comme second voyage aux États-Unis, notamment du fait que vous serez à proximité de la côte Est, sans avoir à dédouaner à un autre aéroport d’entrée intermédiaire, comme c’est le cas par exemple de Bar Harbor, Provincetown, Nantucket ou encore Martha’s Vineyard, mes emplacements favoris sur la côte Est. Lorsque je choisis ces destinations estivales, je dédouane à Bangor en route vers Bar Harbor et à Burlington pour les autres.

La péninsule Bruce

On cherche constamment de nouveaux endroits à découvrir. Le dépaysement est toujours agréable, surtout s’il y a une piste à proximité… Je connaissais depuis longtemps la réputation de Tobermory, dans la baie Georgienne. C’est un endroit idyllique pour la plongée sous-marine, activité qui me tient particulièrement à cœur. Je n’y étais toutefois jamais allé jusqu’à l’été dernier. C’est à la suite d’une conversation avec un ami pilote m’en vantant le décor que j’ai inscrit cet endroit sur ma liste de visites à effectuer.

Nous y sommes allés le week-end de la fête du Travail. Le beau temps était au rendez-vous, mais (vous le devinerez) en pareilles circonstances, trouver un gîte pour deux nuits n’a pas été chose facile. Bien au contraire. Tobermory, qui dispose d’une piste (CNR4) affichait complet partout. Nous nous sommes alors rabattus sur Wiarton (CYVV), à une heure de route au sud, et avons déniché un Quality Inn hors de prix à Southampton (à éviter…).

Wiarton se trouve à environ deux heures et demie de vol à l’ouest de Montréal. Les facilités y sont minimales. On y trouve toutefois du 100LL, mais la location de voitures est onéreuse et complexe. Le centre de location le plus près est à une heure de route et on nous a facturé 100 $ pour la livraison à l’aéroport… La piste de Wiarton fait 5000 pieds sur 150 et se trouve en bon état. L’approche est agréable au-dessus de la baie Georgienne.

Une fois sur place, trois endroits méritent une visite. D’abord, Southampton, petit village situé sur la grève du lac Huron. Les couchers de soleil y sont magnifiques. Puis Sauble Beach, un peu plus au nord, une petite station balnéaire estivale qui dispose d’une belle plage, de motels et de plusieurs terrains de camping. Finalement, Tobermory, au bout de la péninsule de Bruce, est un endroit très achalandé. Il nous a été impossible de visiter les principales attractions naturelles, car tout était réservé depuis longtemps… Un aéroport se trouve à proximité du village touristique, mais impossible d’y trouver une voiture de location. Le petit FBO dispose de quelques bicyclettes de location tout au plus. Au moment de notre passage, il n’y en avait plus de disponibles. L’intérêt de visiter Tobermory repose sur la présence d’un parc sous-marin logé dans des eaux plus que cristallines. Pour les non-plongeurs, de nombreux bateaux à fond de verre font la navette entre le village et Flower Port Island, petite île pittoresque, en parcourant ces différents sites. Réservez bien à l’avance…

Je retiens de ces derniers voyages que l’irritant le plus constant est la réservation d’hôtels. Nous savons tous comment nos voyages et déplacements sont régis par la météo. Cela est problématique dans la planification des week-ends, surtout lorsque le gîte réservé ne peut être annulé sans frais. L’expérience me démontre toutefois que, règle générale, on finit toujours par trouver un endroit sur place, souvent avec le concours des préposés des FBO à notre destination.

Toute escapade aérienne demande quand même une bonne planification et autant que possible un plan B… Il importe de ne pas donner une importance démesurée à notre désir d’atteindre notre destination, car (vous le savez sans nul doute) il y a alors risque de minimiser l’importance d’imprévus qui pourraient mettre en péril un voyage. Toute envolée apporte des moments qui nous sortent à l’occasion de notre zone de confort, mais il y a quand même des limites à respecter. D’ici à la prochaine chronique, bons vols!