Alors que la première neige se pointe le nez, certains pilotes poursuivent leur activité alors que d’autres préfèrent remiser leur avion et se mettre en mode « hibernation ». Voici donc une chronique pour ces deux catégories d’aviateurs.

Pilotes d’hiver : Voler l’hiver apporte plusieurs petits bonheurs aux pilotes. À l’évidence, cette saison fait la joie des adeptes du vol sur skis, mais la froidure apporte aussi des performances accrues et il y a généralement beaucoup moins de turbulence. Par contre, pour ceux qui volent l’hiver, les conditions de pistes peuvent être affectées par les précipitations et les températures hivernales. La glace, les ondins de neige, la gadoue (soit la bonne vieille slush) et autres peuvent avoir des effets néfastes sur le freinage et la course au décollage. Les aéroports majeurs et plusieurs autres aéroports publient des rapports de conditions de piste appelés « Comptes rendus de l’état de la surface pour les mouvements d’aéronefs » ou AMSCR qui décrivent les conditions des aires de mouvements et de manoeuvres et qui donnent, lorsque disponibles, les valeurs du « Coefficient canadien de frottement sur piste » ou CRFI, pour les différentes pistes de l’aéroport. Cette valeur, conjuguée avec d’autres dont les vents prédominants, sera utilisée par les pilotes afin de calculer la distance prévue du freinage sur la piste. Pour les aéroports utilisant les « Services automatisés d’informations terminales » ou ATIS, les différentes valeurs des AMSCR et CRFI y sont disponibles, mais on peut aussi les consulter dans la liste des Notams pour un aéroport donné ; ils sont communément appelés « Notam J ».

qUOI FAIRE CET HIVER

 »Je recommande le Manuel d’information aéronautique (AIM), un document à télécharger gratuitement sur le site de Transports Canada et qui est un « must » pour tout pilote canadien. »

Pilotes en hibernation : J’ai beaucoup aimé voler pendant la saison froide mais, avec le type de vol que j’effectue présentement et le type d’avion que j’utilise, il s’est avéré que la préparation et la planification prenaient beaucoup de temps. De plus, comme je devais planifier retirer mon avion de la circulation pour l’annuel et les améliorations, j’ai décidé, pour le moment, de cesser de voler pendant l’hiver et d’utiliser cette période pour faire autre chose. Mais comme pilote, il est important de demeurer actif et en contact avec l’aviation. Donc, pour moi, l’hiver est la saison idéale pour planifier de nouveaux voyages, prévoir, à moyen et long terme, des réparations ou améliorations, mais aussi pour me mettre à jour et revoir certaines notions qui se sont peut-être emmêlées dans ma tête de pilote… J’assiste habituellement à deux mises à jour par année, même si la loi nous oblige à n’en faire qu’une tous les deux ans. Les raisons sont simples : en faire une l’hiver permet ce contact avec la communauté de l’aviation et, lors de ces sessions, je revois plusieurs notions importantes. De plus, grâce à l’APBQ et son initiative qui lui a valu le Prix de la sécurité aérienne 2014 de Transports Canada, les occasions de formation sont nombreuses pour les pilotes. N’oubliez pas que c’est un avantage gratuit pour les membres APBQ et ceux des associations jumelées. On peut aussi utiliser cette période pour compléter des formations théoriques plus complexes, comme l’annotation IFR ou la licence de pilote professionnel. C’est finalement une bonne période pour faire un peu de lecture et, à ce titre, je recommande le Manuel d’information aéronautique (AIM), un document à télécharger gratuitement sur le site de Transports Canada et qui est un « must » pour tout pilote canadien.

Bon hiver et mes meilleurs voeux pour la nouvelle année!