Une nouvelle année devant nous s’éveille. Espérons qu’elle nous apportera des cieux cléments pour nos envolées et des destinations excitantes où mettre le cap! Pour ma part, je vous souhaite tous une excellente année 2016 et un bel avenir au magazine Aviation avec son nouveau format.
Sur la rampe à Key West
J’espère que cette chronique Voyages et Escapades vous aura été utile l’an dernier et vous aura incité à sortir de votre zone de confort pour explorer de nouvelles latitudes. Je poursuivrai cette année dans le même sens, en vous offrant un nouvel éventail de destinations accessibles en moins de deux heures de vol depuis la grande région montréalaise. Parmi celles-ci, j’ai déjà ciblé Toronto pour le printemps et, par la suite, Muskoka dans le nord de l’Ontario, l’île de Mackinac dans le lac Huron et potentiellement Provincetown ainsi que Martha’s Vineyard. Évidemment, comme notre dollar ne cesse de piquer du nez par les temps qui courent, je changerai peut-être d’idée concernant les destinations américaines pour les remplacer par d’autres endroits tout aussi intéressants, mais pour la plupart situés au Canada.
Ma dernière chronique portait sur l’organisation et la préparation d’un premier voyage vers la Floride. Certains d’entre vous ont peut-être décidé de l’effectuer en ce début d’année. À tout événement, n’hésitez pas à communiquer avec moi à mon adresse courriel ci-dessus pour tout questionnement ou commentaires. C’est avec plaisir que je vous assisterai.
Je commence donc l’année en vous suggérant une excursion des plus intéressantes pour ceux qui se rendront dans le Sud cet hiver. Il s’agit de la chaîne des Keys de la Floride, soit le chapelet d’îles qui commence au sud de Miami, pour se terminer à Key West, soit le point le plus au sud des États-Unis, localisé à moins de 100 milles des côtes de Cuba. Bordé d’un côté par l’océan Atlantique et de l’autre par le golfe du Mexique, ce regroupement de petites îles a tout pour séduire les pilotes qui recherchent un dépaysement assuré.
Cette destination s’avère également une belle solution de rechange pour ceux encore mal à l’aise de quitter les côtes de la Floride à destination des Bahamas. Je vous avais suggéré Bimini dans le numéro précédent, mais tout compte fait, je me ravise et vous suggère les Keys. Vous survolerez bien sûr des étendues d’eau importantes, mais vous serez en tout temps à distance planée de la terre ferme : une bonne initiation au vol au-dessus de la mer.
La planification d’un pareil voyage est simple, notamment si vous utilisez l’application ForeFlight. Pour l’essentiel, votre route vous conduira à l’est de Miami, le long de la côte, à peine à 1 km de la rive et, par la suite, vous atteindrez Key Biscayne, point d’entrée des Keys. Demandez sans hésitation le suivi radar à Miami Center (sur 119,7). On vous l’accordera sans problème et on vous accompagnera le long de votre parcours. Planifiez une altitude d’au plus 4500 pieds pour votre voyage et comptez environ 70 minutes pour atteindre Key West à partir de Fort Lauderdale ou de Pompano. Un peu plus pour les départs plus au nord.
Deux endroits méritent une escale sur votre route. Tout d’abord Marathon, site d’un aéroport de la Seconde Guerre mondiale, désormais utilisé par l’aviation générale où vous trouverez toutes les facilités requises et aurez accès en un rien de temps à de nombreux restaurants et boutiques. Marathon est l’endroit tout indiqué pour les amateurs de plongée, bouteille ou snorkel. Des excursions sont disponibles à proximité de l’aéroport.
Rassemblement pour le coucher de soleil
Plus au sud, Key West, ville légendaire s’il en est une, est située sur la pointe des Keys, à la fois dans le golfe du Mexique et l’océan Atlantique. Une précaution à prendre en cours de route : faites attention à la zone restrictive R-2916 tout près de Summerland. Il s’agit du point d’ancrage d’un ballon radar de haute altitude (14 000 pieds) installé aux premiers jours de la guerre froide pour observer les mouvements de navires et d’aéronefs en provenance de Cuba. Année après année, en dépit de la mention de cette zone bien en évidence sur les cartes aériennes, il arrive malencontreusement que des pilotes non attentifs frappent le câble d’acier de cet aérostat et subissent des dommages appréciables. Soyez donc vigilant!
Également sur votre route, la base aéronavale de Key West avec laquelle vous devrez communiquer (fréquence 118,75) pour traverser la zone. Une formalité.
Quelques minutes plus au sud, vous atteindrez la piste de Key West pour l’aviation générale, piste orientée est-ouest, comme de nombreuses autres le long des côtes de la Floride. Vous trouverez à cet endroit quantité d’espaces de stationnement et un seul FBO, accueillant et disposé à vous dénicher un gîte bien situé à prix convenable. Je ne vous suggère pas de louer une voiture. Key West est suffisamment compact et diversifié pour vous en mettre plein la vue à pied à partir de votre hôtel.
Quai des océaniques
Key West est un bijou. Ville la plus riche par habitant des États-Unis en 1889, en faillite en 1939 et sans cesse revitalisée, elle recèle un patrimoine architectural digne de mention. Sa rue principale, la rue Duval, vous conduit du golfe du Mexique à l’Atlantique! Beaucoup de vieilles résidences à cachet unique ont été converties en B&B; vous en trouverez sûrement un à votre goût. Cet endroit a plus en commun avec les stations balnéaires des Caraïbes que les autres villes côtières de la Floride. Beaucoup d’artistes et d’écrivains y ont élu domicile, dont autrefois Ernest Hemingway.
Maison typique
Recherchez un hôtel dans le secteur nord de la ville, idéalement près de l’Historic Seaport et Harbor Walk. Cela vous permettra de capter toute l’atmosphère de la ville tout en étant à proximité des attractions, bars, restaurants et boutiques. À ne pas manquer : le festival quotidien du coucher de soleil sur Mallory Square et, pour les amateurs de plongée (dont je suis…), le musée Mel Fisher, cet explorateur des mers de la Floride qui a découvert un fabuleux trésor dans l’épave de l’Atocha, un galion espagnol, il y a une trentaine d’années!
Pour le retour, histoire d’augmenter votre expérience de vol au-dessus de la mer, je vous suggère une route plus à l’ouest que celle de l’arrivée, à savoir la Victor 157 jusqu’au VOR Dolphin (113,9) et, de là, vers votre aéroport de destination. Optez cette fois-ci pour une altitude d’au moins 8500 pieds, histoire de vous donner de la latitude advenant un imprévu…
En terminant, je vous souhaite à nouveau à vous tous, chers lecteurs, une bonne année 2016 et vous encourage à profiter au maximum de ce privilège dont nous bénéficions de pouvoir utiliser notre avion pour accéder et visiter des endroits tous plus fascinants les uns que les autres!
