En espérant d’entrée de jeu que vous avez passé un bel été à voler vers de nouvelles destinations, force est de constater que l’automne est à nos portes. Pour ceux d’entre vous qui aimeraient sortir de l’ordinaire et explorer un coin méconnu de la majorité des pilotes, je propose, dans ce numéro de votre magazine, le village de Niagara-on-the-Lake, situé en Ontario, sur la berge sud du lac portant le même nom et à la pointe de la rivière Niagara, le tout à près de deux heures de vol (sans les vents d’ouest souvent fréquents) de Montréal.

Niagara on the lake

Sur la rampe, à Niagara

J’ai eu l’opportunité d’y faire escale cet été lors d’un voyage vers Oshkosh et j’ai été étonné par la beauté des lieux. Bien que je n’y aie séjourné qu’une nuit, il vaut la peine d’y envisager un séjour de deux jours : départ un vendredi, par exemple, et retour le dimanche suivant. Comme c’est en Ontario, pas de souci à se faire avec l’EAPIS (pour une fois…). De plus, avec notre dollar actuellement déprécié, on réalise des économies substantielles avec, en prime, un dépaysement impressionnant garanti.

 

 

 

 

 

 

Niagara on the lake

Restaurant terrasse sur la rue Queen

Le village de Niagara-on-the-Lake (lac Ontario), initialement connu comme la ville de Newark, fut la première capitale du Haut-Canada et doit son existence aux loyalistes qui s’y installèrent durant la révolution américaine. Il est réputé pour avoir établi la première bibliothèque, le premier journal et le premier terrain de golf de cette partie du Canada. Par la suite, durant la guerre de 1812, il devint le théâtre de sanglants affrontements opposant les troupes britanniques cantonnées au fort George (reconstruit dans les années 30 et maintenant administré et entretenu par Parcs Canada) et les troupes américaines installées dans le fort Niagara, de l’autre côté de la rivière portant le même nom. Les deux forts sont toujours en place et, à partir du parc Queen’s Royal, on voit bien le fort Niagara de l’autre côté de la rive.

L’intérêt principal à visiter ce village est sans contredit le plaisir qu’on y trouve à contempler son patrimoine architectural victorien. Les résidences et commerces qui jalonnent les vieilles rues de son district historique nous transportent littéralement il y a 200 ans. La rueprincipale, Queen Street, compte plusieurs commerces intéressants ainsi que quelques restaurants et cafés où il fait bon se détendre. En particulier au nord, le restaurant-terrasse Shaw Cafe & Wine Bar mérite une visite; de l’autre coté, à la limite sud, l’hôtel Prince of Wales est un incontournable; en diagonale, sur King Street, le pub The Irish Harp est tout indiqué pour une pause ou l’apéro. Cette artère s’étend sur sept coins de rue et est bordée de rues secondaires où il fait bon se balader pour y contempler les vieilles résidences. Au nord de la rue Régent se trouve le parc Queen’s Royal, d’où l’on peut non seulement voir le fort Niagara de l’autre côté de la rivière, aux États-Unis, mais la ville de Toronto, à l’horizon, au nord-ouest du lac Ontario.

Le village se visite bien à pied et à bicyclette. Il existe d’ailleurs une superbe piste cyclable qui longe le lac et la rivière. À défaut d’apporter vos vélos, il existe des points de location un peu partout.

Niagara on the lake

Un des nombreux vignobles près du village

Niagara-on-the-Lake, ce sont aussi des vignobles de réputation internationale. La dernière fois que j’en ai vu autant, c’était en Californie et en France. On en compte plus d’une vingtaine autour du village, tous accessibles et ouverts au public pour y faire des dégustations et des visites des installations de production. Tous les cépages y sont bien représentés, comme (pour n’en nommer que quelques-uns) les merlots, cabernets, sauvignons, syrahs et, bien sûr, le fameux vin de glace. Quelle belle période que l’automne pour s’envoler pour aller visiter cette magnifique région, surtout que ce sera alors le temps des vendanges!

Évidemment, je ne saurais passer sous silence les majestueuses chutes Niagara, attraction mondiale située à moins de 5 minutes de vol de l’aéroport du district de Niagara (CYSN). Il est encore possible de les survoler, mais mieux vaut s’informer au préalable sur le corridor aérien à emprunter, car beaucoup de trafic y est à anticiper.

 

Niagara on the lake

B&B Locust Grove

Concernant le logement, mis à part le somptueux hôtel Prince of Wales, je recommande l’un des nombreux Bed & Breakfast qui se trouvent à proximité du centre historique. On peut facilement s’enquérir des disponibilités et effectuer des réservations par l’intermédiaire de la chambre de commerce locale à partir de son site internet : www.niagaraonthelake.com. Pour les fervents de demeures historiques, je suggère le Locust Grove Canada, un nouveau B&B restauré et tenu par un pilote et sa conjointe, lesquels m’ont confirmé consentir un rabais de 25 % et une annulation sans frais pour les pilotes du Québec désireux de séjourner chez eux. On peut les joindre au jensramputh@yahoo.com. Nous y avons séjourné une nuit et avons été éblouis par le décor baroque et le confort des lieux. Il s’agit, selon Jens, le propriétaire, de la plus vieille maison d’Ontario, construite par un loyaliste en 1782. Elle est toujours en voie d’être restaurée, mais quatre chambres sont complétées et disponibles. La maison est à une quinzaine de minutes du centre historique et à peine 10 minutes de l’aéroport.

On se rend facilement à CYSN à partir de la région de Montréal; deux routes sont envisageables : l’une par le nord du lac Ontario, à partir du VOR d’Ottawa (YOW), ensuite celui de Coehill (VIE) et enfin directement sur CYSN en passant au-dessus du lac Ontario durant une vingtaine de minutes (ne pas oublier vos ceintures de sauvetage, au cas…); l’autre, directement au-dessus du lac, en ligne droite depuis Kingston. C’est cette dernière que j’ai utilisée avec suivi radar jusqu’à la destination.

Les installations de CYSN sont des plus complètes avec une fréquence Unicom et la présence sur le site du RCO de London. Pratique pour activer et fermer les plans de vol. On y trouve de l’essence, un terminal d’accueil et un petit FBO (Allied Aviation 905-684-3600) facturant des frais de stationnement plus que raisonnables. Je suggère la location d’une voiture, car la ville est quand même à une quinzaine de kilomètres. J’en ai pour ma part réservé une avant mon départ de la compagnie Discount, située à proximité et qui s’occupe de livrer le véhicule à l’aéroport à l’arrivée. Très pratique et abordable. On les joint au 905-687-9725. Bon vol!