Un célèbre porte-avions du Pacifique jusqu’à Apollo 11

Le magazine Aviation tient à marquer l’histoire de ce légendaire porte-avions pour sa contribution dans l’océan Pacifique, autant par temps de guerre que de paix. Et cela jusqu’à la récupération de la capsule spatiale qui a ramené l’équipage d’Apollo 11 dont on célèbre le 50e anniversaire en 2019.

Mais d’abord, voici son histoire :

L’USS Hornet (CV/CVA/CVS-12) fait partie des 24 porte-avions de classe Essex construits pour l’US Navy durant la Seconde Guerre mondiale. Nommé USS Kearsarge, il devient USS Hornet (CV-8) en l’honneur de l’USS Hornet coulé par la marine japonaise le 27 octobre 1942, lors de la bataille des îles Santa Cruz. C’est au chantier naval de Newport News, en Virginie, qu’il sera construit avec ses armements en 16 mois. Il est mis à l’eau le 30 août et il entre en service actif le 29 novembre 1943. Le navire fera l’histoire de l’USS Navy en exécutant la plus petite courte période d’essais en 15 jours de mer.

Pendant la guerre du Pacifique, il n’a pratiquement jamais touché terre. Pendant plus de 18 mois, il est sur la ligne de feu.  Le 20 mars 1944, au large de Majuro Atoll, aux ¸îles Marshall, il fait partie de la Fast Carrier Task Force. Le 11 juin 1944, il participe aux raids sur Tinian et Saipan. Les 15 et 16 juin 1944, les aviateurs qui se posent sur l’USS Hornet ont déjà détruit les aérodromes japonais d’Iwo Jima et de Chichi Jima. Le navire poursuit avec eux son avancée en contrant des attaques aériennes japonaises à Saipan, dans les Mariannes.

Le 19 juin 1944, lors de l’une des grandes batailles aériennes du Pacifique, la « Marianas Turkey Shoot », de son pont, un combat acharné des pilotes réussit à détruire presque tous les aéronefs de la Force japonaise. L’USS Hornet a offert une résistance sans dommages aux 59 attaques aériennes japonaises et il a pu détruire 1 269 710 tonnes chez l’ennemi. Le navire participe également aux opérations navales, dont celles de la destruction du puissant cuirassé Yamato, le 7 avril 1945, l’une des victoires décisives de la guerre du Pacifique. Dix de ses pilotes ont été nommés « As d’un jour »! L’Escadron VF-2 Rippers qui compose l’équipage de l’USS Hornet s’est démarqué en victoires aériennes. Trente pilotes sur les 42 sont devenus des As. Pensons seulement qu’il fallait bien abattre cinq avions ennemis pour être confirmé comme As à bord des F6F-3 Hellcat.

L’USS Hornet sert pendant la guerre froide, mais avec des modifications : une piste oblique et une modernisation. Il est remis en service le 20 mars 1951 en porte-avions d’attaques CV-12 et joint la 7e flotte de l’US Navy. En août 1958, l’USS Hornet revient au chantier naval de Puget Sound. Il est modifié en vue d’une conversion de type ASW Anti-Submarine Warfare. L’USS Hornet reçoit ainsi le premier avion de conception axée pour la lutte anti-sous-marine, tel le Grumman S-2 Tracker. Il participe ensuite aux opérations de la guerre du Vietnam, de janvier 1964 à décembre 1965, et de mai 1965 à mai 1968.

L’USS Hornet s’illustre davantage en jouant un rôle important dans la récupération de la capsule Apollo 11, celle dont l’un des astronautes fera le premier pas de l’homme sur la Lune. Le 24 juillet 1969, le porte-avions marque donc une autre page de son histoire en récupérant, à 812 milles nautiques au sud-ouest d’Hawaii et à 12 milles nautiques de l’USS Hornet, cette capsule amerrie et ses trois légendaires astronautes, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins. On se rappelle tous l’image du président américain Richard Nixon qui, à bord du légendaire navire, les salue avant que ces derniers soient embarqués à bord du Mobile Quarantine Facility (MQF) et envoyés à Houston. L’USS Hornet fera aussi la récupération de la capsule Apollo 12 avant d’être finalement retiré du service en juin 1970. Il est reconnu au National Historic Landmark depuis 1991 et en 1999 comme State Historic Landmark. Et ce n’est pas fini pour lui! Depuis, il est ouvert comme musée à Alameda, Californie.