Destination prisée des Québécois depuis toujours, ou presque, la capitale américaine du soleil hivernal se veut également l’endroit de prédilection où se rendre avec son avion, une fois les feuilles des arbres tombées…
Fort Lauderdale constitue un véritable pôle d’attraction pour les pilotes privés désireux de vivre l’hiver autrement et un tremplin de choix (pourquoi pas?) pour une première incursion aux Bahamas!
Encore un hiver qui approche. On remise notre appareil pour quelques semaines, voire quelques mois, et l’on espère et patiente en attendant des journées clémentes pour faire tourner le moteur et garder le pilote en forme.
Autre alternative à envisager, pourquoi pas une escapade vers le Sud, au royaume de l’aviation privée? Pour ce faire toutefois, il faut prévoir un minimum de dix jours à deux semaines de disponibilité, donc être un peu maître de son agenda. La météo étant imprévisible, pour ceux qui peuvent se le permettre, pourquoi ne pas y laisser votre avion tout l’hiver et faire la navette Québec-Floride deux ou trois fois durant la saison froide?
J’aurais peut-être dû vous décrire l’endroit avant ce jour. J’en ai brièvement parlé dans des articles précédents, mais sans entrer dans les détails. À elle seule, la région immédiate de Fort Lauderdale a de quoi séduire les plus difficiles lorsque l’on en connaît les sites intéressants et j’ai l’intention de vous les révéler ici pour faire de votre séjour une expérience des plus gratifiantes.
Quoi y faire?
Fort Lauderdale est finalement le nom générique d’une région balnéaire balisée au nord par Boca Raton et au sud par Hallandale. À l’ouest, l’autoroute 95 circonscrit le périmètre. La majorité des snowbirds se retrouvent dans ce secteur. Desservie par l’aéroport international du même nom, on y accède sur les lignes aériennes en un avant-midi à partir de Montréal et, une fois sur place, on atteint les villes satellites, soit Hollywood, Dania, Lauderdale-by-the-Sea, Pompano, Deerfield, etc., en 20 à 45 minutes en voiture. D’où sa popularité indiscutable.
En avion privé monomoteur, il faut compter deux jours pour le trajet. Il est possible de le parcourir en une journée, mais ce sera une longue journée…
La ville voit son centre commercial établi sur la rue Las Olas, depuis son emprise à la station balnéaire à l’est (qui a de légers airs de South-Beach) et sillonne ensuite vers l’ouest le secteur des opulentes résidences construites de part et d’autre de la route, sur des canaux navigables; vous serez surpris de voir celles-ci ainsi que les bateaux accostés dans leurs cours! Des commerces branchés vous attendent par la suite ainsi que des restaurants fines fourchettes.
Plus à l’ouest, le riverwalk, la zone dite historique de Fort Lauderdale, mérite un détour (à noter qu’on y présente des concerts de jazz gratuits tous les premiers dimanches du mois, de janvier à avril de chaque année) et tout près, sur 2nd Street, on retrouve le coin branché des restos-bars-musique. Idéal en soirée.
Mon coup de cœur dans la région (après 5 années de visites hivernales), c’est Lauderdale-by-the-Sea, dont le centre commercial est situé au carrefour de la route A1A et de Commercial Boulevard, à une vingtaine de minutes au nord de Fort Lauderdale. On y a aménagé une plage superbe, agrémentée d’un quai restaurant où la pêche est permise. Une atmosphère balnéaire y règne. On se croirait presque dans les îles des Caraïbes! Tous les vendredis, on ferme les rues de ce secteur et un orchestre y prend place sur l’estrade, au plus grand plaisir des visiteurs et des résidents.
Beaucoup de restos se trouvent dans les environs immédiats, dont l’incontournable Aruba Cafe en bord de mer, le 101 Ocean, le Vinnie’s (un de mes préférés), le Station 44 (ouvert en 2018 par un Québécois) et le chic Kaluz, un peu à l’écart à l’ouest, sur le bord du canal (choisissez le midi, côté terrasse, l’incontournable BCBG du coin). Pour les early birds, le Mulligan’s est en mode 5 à 7 à partir de 13 h…
Pour une sortie inusitée, il y a le Cap’s Place, un restaurant vieillot datant de la prohibition, dissimulé sur une presqu’île au nord de Pompano Beach. Particularité : les fruits de mer (meilleurs crabcakes que je n’ai jamais mangés) et son accès par bateau depuis le stationnement. Une belle expérience en couple ou en famille.
Outre la plage qui est superbe, depuis Pompano Beach à Fort Lauderdale, il est possible de faire de la plongée (boutiques un peu partout le long de la A1A), du kite surfing, du paddleboard sur le canal et même de louer à l’heure ou à la demi-journée de petites embarcations motorisées pour parcourir l’intracoastal (à Pompano au pied du pont de Atlantic Avenue).
S’y loger
Tout dépend évidemment du budget, le bord de mer étant naturellement plus onéreux que les emplacements plus éloignés. Je vous suggère de consulter les sites internet hôteliers et vous trouverez aisément à vous loger pour seulement 140 $ par nuitée et un peu moins près des aéroports. À ce propos, l’aéroport de Fort Lauderdale Exécutif est entouré : vous y trouverez le Sheraton Inn, le Courtyard de Marriott, un Travelodge et un Holiday Inn.
Où se poser?
Deux aéroports favorables à l’aviation civile légère desservent la région immédiate de Fort Lauderdale. Celui de Pompano Beach (KPMP) et celui de Fort Lauderdale (KFXE). Le premier dispose de trois pistes et le second de deux. Pompano est également l’endroit où est basé le dirigeable Goodyear. Un seul FBO vous y accueille, Sheltair, à proximité de la piste 33. Possibilité de stationner à très bon prix. Je recommande Pompano si votre expérience en matière de communications radio en anglais est limitée, car la clientèle constituée de nombreux élèves-pilotes a depuis longtemps bien développé la patience des contrôleurs… Pour les férus ou ceux d’entre vous qui volent surtout en régime IFR, Lauderdale Exécutif est à préférer. Plusieurs FBO se partagent le marché des pilotes s’y posant, dont le plus populaire, Banyan. Ne manquez surtout pas de visiter sa boutique pilote! Je recommande toutefois Lynx Aviation pour y garer votre appareil, un nouveau venu sur le site. Le site est rénové et l’espace ne manque pas; de plus, l’opérateur aime bien recevoir les pilotes du Québec!
Bon vol!