MAD AEROSPACE Twin-X6, UN SUPER AMPHIBIE EN DEVENIR
Le design de cet aéronef, au look non conventionnel, nous vient des Cantons-de-l’Est. Large cabine six places, accès multiples, moteurs rotatifs propulsifs, coque amphibie déportée et pressurisation optionnelle composent la trame de cet ambitieux projet.
Le Québec fourmille de jeunes talents en aéronautique. Martin Moreau et son associé, Marc-Arthur de Grosbois, en sont de parfaits exemples. Tous deux possèdent une solide expérience dans ce domaine. Diplômes et certificats en ingénierie, conception, composites, logiciels de développement émaillent leurs curriculum vitae respectifs. Côté professionnel, ils ont entre autres travaillé chez Bombardier, mais aussi chez Messier-Dowty. Enfin, M. Moreau détient une licence de pilote privé. Son carnet de vol, pour l’instant borné aux Cessna 152 et 172, devrait s’étoffer ultérieurement d’appareils plus évolués. Il compte également passer les qualifications hydravion, multimoteur et vol aux instruments. Gageons que son partenaire d’affaires ne demeurera pas longtemps en reste !
Descriptif au superlatif
Le projet du Twin-X6 a débuté voici déjà quelques années. Au fil du temps, le design a considérablement évolué. Cela, en grande partie, dû aux attentes émanant de personnes interrogées dans le cadre d’enquêtes maison. La compilation de ces desiderata a mené à un concept quasi final. Ce dernier est aujourd’hui breveté. Le futur bimoteur en composites (majoritairement en carbone et fibre de verre) possédera une voilure semi-haute (envergure de 51 pi – 15,5 m) à profil non conventionnel (sections variables) et un empennage en T. Sa cabine ultra-spacieuse pourra accommoder 1 pilote et 5 pax. L’accès se fera via 2 portes latérales (1 de chaque côté du fuselage), munies de doubles vantaux verticaux (la partie antérieure servant de marchepied). Comme la priorité est donnée à l’espace et aux ouvertures, une verrière s’ouvrant en compas parachèvera les voies d’entrée et de sortie. De plus, nos deux nouveaux avionneurs scinderont le tableau de bord en deux afin de créer un passage menant à la proue de l’amphibie. Cette innovation permettra ainsi aux occupants de pêcher, de caboter, voire d’apponter. Notons toutefois que la coque amphibie demeurera une option. Idem pour la pressurisation ! Celle-ci étant requise dans le cadre d’évacuations médicales (l’un des créneaux visés par la MAD Aerospace). En version straight ou amphibian, le Twin-X6 intégrera un train d’atterrissage rétractable à large voie. Question motorisation, les ingénieurs équiperont l’appareil de 2 Mistral rotatifs – fabriqués en Suisse et en cours de certification – couplés à des hélices quadripales contrarotatives. Une version turbopropulsée semble également à l’étude. Le glass cockpit n’est pas encore totalement défini, car l’aéronef ne prendra son envol qu’à l’horizon de 2022. Et d’ici là, l’avionique aura évolué de façon exponentielle.
Un financement d’envergure
Moreau et De Grosbois comptent séduire un large panel d’acheteurs. Dans cette optique, leur Twin-X6 devrait intéresser autant des clients privés que professionnels. Le modèle pourra s’acquitter de tâches et missions variées, telles que : aérotourisme, voyages, taxi aérien, transport de fret, médévac, surveillance aérienne, sauvetage, etc. Pour réaliser ce projet de 50 M$, ce duo d’entrepreneurs mise sur le partenariat. Des actionnaires canadiens mais aussi étrangers sont recherchés. Quatre rondes d’investissement définissent le mode opératoire. Parmi celles-ci, on relèvera déjà une représentation en Chine. Dès le début de l’année, un site Internet (www.madaerospace.com) complétera la plateforme commerciale. Dans la continuité, la start-up prévoit exposer une maquette (grandeur nature) à Oshkosh, en 2019; faire voler un premier prototype en 2021/2022; et vise la certification (FAR 23) en 2024. Si tout se déroule comme prévu, il faudra débourser entre 900 000 $ et 1,4 M$ US pour acquérir cet avion. Souhaitons que ce dessein aboutisse !
Texte et photos : Richard Saint-George