Enfin l’été qui se pointe à l’horizon! Pour ceux qui n’ont pas eu le privilège de traverser le continent vers le Sud avec leur avion au cours de l’hiver dernier, le beau temps est des plus attendus et le désir de voler se fait plus intense que jamais!
Je me propose dans ce numéro de vous suggérer quelques endroits à privilégier pour vos escapades estivales à venir. Toutes ces destinations ont fait l’objet (sauf pour Québec) d’un reportage dans les numéros précédents. Mais avec le temps qui passe, vous les avez peut-être oubliées…
On va où cet été?
Je pense que la réflexion préliminaire qui s’impose est de sélectionner sa destination en fonction de ses compétences et de son expérience accumulée comme PIC. Le nombre d’heures est un facteur, mais à mon avis, c’est surtout l’expertise développée en communications radio, en gestion des procédures aéroportuaires et en navigation qui devrait dicter votre choix. Si vous deviez opter pour l’Ontario ou pour les É.-U., par exemple, il vous faudra à la base avoir une certaine connaissance de l’anglais compris et parlé.
Accessoirement, une bonne maîtrise de la réglementation aérienne est souhaitable pour les destinations desservies par un aéroport contrôlé, comme c’est le cas pour Québec et Billy Bishop, à Toronto.
Au Québec
Si vous désirez visiter la Belle Province cet été, je pense que vous ne serez pas déçu en optant pour Québec ou Bonaventure, en Gaspésie.
Québec est relativement près de la région métropolitaine et accessible en près d’une heure en monomoteur à piston. L’aéroport (CYQB) récemment rénové offre des pistes de premier choix et le FBO d’Avjet sera à la hauteur de vos attentes. Un bémol : les frais d’atterrissage élevés et le coût de l’essence. Alternativement, Neuville (CNV9), à quelques kilomètres à l’ouest, pourrait se révéler votre plan B, avec toutefois un parcours sur la route plus long pour atteindre la vieille capitale.
Bonaventure, pour sa part, constitue pour moi une excellente destination vacances, loisirs et famille. Il faut toutefois compter près de trois heures de vol depuis Montréal, avec survol de régions inhospitalières au-dessus de la péninsule gaspésienne pour rejoindre la destination. La piste, située dans la Baie-des-Chaleurs, est en excellente condition et facile à repérer. Lors de ma dernière visite (en 2017), le stationnement y était toutefois limité. S’informer avant de partir. Sur les lieux, je vous suggère une visite, voire un bref séjour chez Cime Aventures, à un jet de pierre de l’aéroport (CYVB). Un peu plus loin, à l’ouest, Carleton-sur-Mer constitue, pour sa part, une destination désormais prisée. Réservez votre séjour à l’Hostellerie Baie Bleue. Il est possible que l’on vienne vous chercher à l’aéroport. Dans les deux cas, vous ne vous ennuierez pas!
Chez nos voisins ontariens
Que vous soyez débutant ou pilote comptant de nombreuses heures à votre actif, Toronto Island (CYTZ) demeure un incontournable. Je ne me lasse jamais d’y aller, deux fois chaque été, et toujours je découvre de nouvelles facettes de Toronto. Il faut compter environ deux heures pour s’y rendre, préférablement en VFR suivi et s’attendre quand même à un peu d’action dans les communications radio en approche des pistes. Vous ne serez pas seul!
Longez en VFR la rive nord du lac Ontario, même si le centre de Trenton vous incitera à le survoler. À l’aéroport, sélectionnez Porter comme FBO. Il en coûte 60 $ de frais pour un monomoteur, mais demandez à la réception le rabais corporatif que Porter a négocié avec l’Hôtel Radisson à proximité. On vous fera oublier ce paiement!
Jetez un coup d’œil à mon article sur l’endroit dans le numéro de mars-avril 2016. Si vous ne pouvez le retracer, alors profitez de votre séjour pour vous balader sur Queens Quay, Distillery Area, Yorkville, le célèbre Chinatown et le Discovery District! Dépaysement assuré!
De l’autre côté du lac Ontario, l’aéroport de St. Catharines (CYSN) vous ouvre toutes grandes les portes de Niagara-on-the-Lake et de la région des chutes, qui est un incontournable touristique (septembre-octobre 2015). Quel bel endroit pour séjourner quelques jours s’il en est un! Amenez les enfants! Divertissements assurés près des chutes et hôtels des plus accessibles. Pour une visite en couple, privilégiez le village en bord du lac et baladez-vous sur Queens Street. Faites du vélo le long de la rivière Niagara et, pourquoi pas, faites la tournée des vignobles. Si votre budget vous le permet, séjournez au Prince of Wales Hotel (un WOW assuré!).
Pour les amateurs de grande nature et de régions isolées, Muskoka (septembre-octobre 2016), au nord de Toronto, est tout indiqué. L’aéroport dispose d’une piste plus que respectable avec toutes les facilités auxquelles on est en droit de s’attendre. On y accède directement depuis Montréal, en passant tout près d’Ottawa, en un peu moins de deux heures de vol. Il est possible d’y louer (essentiel quant à moi) une voiture, sur arrangement préalable. Il y a beaucoup à voir dans le secteur, y compris le superbe parc Algonquin, un peu plus d’une heure de route au nord.
Aux É.-U.
Brièvement, à titre de rappel, pour les suggestions ci-après, il est essentiel que votre appareil dispose du collant DTOPS et que vous vous soyez au préalable inscrit auprès de l’EAPIS. Informez-vous auprès de votre instructeur si vous ne l’êtes pas. Il saura vous conseiller. De plus, sans que cela soit essentiel, inscrivez-vous à CANPASS. Cela facilitera de beaucoup votre retour au Québec!
Je vous recommande deux destinations estivales vers les États-Unis. La première, la région bucolique de Bar Harbor, dans le Maine (où je vais chaque année depuis cinq ans à la saison du homard à carapace molle), est desservie par un bel aéroport (KBHB), tout près de l’île des Monts Déserts, là où est niché le village touristique. Vous serez séduit par le panorama à couper le souffle!
Le trajet se veut un cap Est depuis Montréal, qui vous fera survoler Sherbrooke et, par la suite, les Appalaches. Je suggère une altitude d’au moins 6500 à 7000 pieds pour le confort de vos passagers. Dédouanez à Bangor (KBGR) plutôt qu’à Burlington. C’est plus direct et les douaniers vous simplifieront l’arrivée au maximum. Il ne vous restera plus qu’une vingtaine de minutes de vol après pour rejoindre votre destination. Mise en garde : KBHB peut être assez achalandé en belle saison. Soyez vigilant visuellement et sur la radio en approche du circuit. Cet aéroport se compare à Saint-Hubert, mais il n’est pas contrôlé…
Il y a plusieurs restaurants et lobster shacks sur l’île avec de nombreux B&B plus élégants les uns que les autres pour séjourner. Je recommande toutefois le Holiday Inn (abordable et en bord de mer, idéal pour la famille), voisin du parc, avec service de navette vers le village. Depuis mon dernier article (juillet-août 2015), le Mira Monte B&B n’offre plus le forfait annulation pilote suite à un changement d’administration.
Un peu plus au sud, Provincetown se qualifie aussi comme destination estivale incontournable (septembre-octobre 2016). Comptez environ deux heures quinze minutes pour vous y rendre depuis Montréal, avec dédouanement à Burlington (KBTV). L’aéroport (KPVC) est en bord de mer avec circuit à droite pour la piste 25. Il vous faudra toutefois choisir votre parcours pour le dernier segment, à savoir survoler la baie de Cape Cod à partir du nord de Boston ou contourner la capitale du Massachusetts par le sud-est pour longer la péninsule au-dessus de la terre ferme. Tout dépend de votre niveau de confort…
Le village de Provincetown combine l’ambiance portuaire de pêche et la station balnéaire. Un parc national sur sa pointe nord-est dispose d’une superbe plage, de sentiers pédestres et d’une intéressante piste cyclable que vous aimerez parcourir. Comme vous en avez sûrement entendu parler, Provincetown est très prisée par les gais, dont certains, croyez-moi, très exubérants. Mais ces gens donnent beaucoup de vie au village avec tous les festivals qu’ils organisent au cours de l’été. Vous ne vous y ennuierez pas, c’est certain!
Davantage sur le continent, l’île de Mackinac (KMCD) est un incontournable pour les aviateurs que nous sommes, à savoir que c’est un trésor caché pour la majorité des gens et accessible uniquement par avion privé ou traversier. J’ai publié un texte dans le numéro de mai-juin 2016 et je vous invite à le relire. Pour ceux qui ne pourraient se le procurer, retenez que l’île se trouve à la pointe ouest du lac Huron, dans l’État du Michigan, à environ trois heures de vol de Montréal.
Un vrai voyage dans le temps vous y attend. On y circule à cheval, en calèche, en vélo ou à pied. Pas de voitures motorisées nulle part : elles y sont interdites depuis près d’un siècle. Un hôtel majestueux y règne, le Grand Hotel, acteur encore présent d’une période grandiose passée. Vous vous y plairez à louer des vélos et déguster les mets succulents des restaurants de la rue principale. Vous serez conquis par son histoire en visitant le fort qui règne au-dessus du port. À coup sûr, vous aimerez cet endroit et en parlerez longtemps après votre retour au Québec!
Voilà donc ce que je vous propose pour l’été qui vient et n’hésitez toujours pas à m’écrire pour davantage de conseils ou autres suggestions. Bon été et bons vols!