Déjà à mi-chemin durant l’été! Il reste toutefois de magnifiques journées de beau temps tout indiquées pour une escapade à la plage. Bien que les endroits ne manquent pas au Québec et dans les Maritimes (je vous reviendrai prochainement pour vous entretenir des Îles-de-la-Madeleine, de l’Île-du-Prince-Édouard ainsi que de la Nouvelle-Écosse), je vous propose, dans ce numéro de la belle saison, un incontournable pour les pilotes en mal de destinations.
Bimoteur en finale au-dessus des dunes de sable, Provincetown
Il s’agit de la ville de Provincetown, située dans l’État du Maine et plus spécialement à l’extrémité nord de la péninsule de Cape Cod. Cet endroit a tout pour plaire aux vacanciers les plus exigeants : décor balnéaire bucolique, température agréable, infrastructures accueillantes, activités sans nombre, etc. Ce n’est sûrement pas pour rien que la communauté gaie semble y avoir élu domicile…
Cet endroit jouit d’une localisation unique, étant la partie des États-Unis la plus avancée dans l’océan Atlantique. Il est d’ailleurs le site d’arrivée des pèlerins au Nouveau Monde, en 1620, à bord du fameux Mayflower. Une tour est d’ailleurs érigée au centre de la ville pour commémorer l’événement historique. Au fil des années, Provincetown a cumulé une vocation dédiée à la pêche et à l’industrie baleinière. Au XXe siècle, beaucoup d’artistes s’y rendaient pour y célébrer la nature et, en 1916, l’on raconte que l’endroit comptait la plus importante colonie artistique au monde!
Provincetown est localisée à 72 km en ligne droite de Boston, mais à 185 km par la route. Il faut compter un bon huit heures de route pour y accéder à partir de Montréal, mais pour nous, pilotes aguerris, deux heures et demie feront le travail ! S’y rendre en avion privé est un véritable plaisir.
Boutique sur Commercial Street, Provincetown
Le trajet s’effectue via l’aéroport de Burlington (KBTV), dans l’État du Vermont, sur les berges du lac Champlain, escale nécessaire pour le dédouanement. Le bureau des douaniers américains est situé dans l’immeuble voisin du FBO de Héritage Aviation et ces derniers, amicaux et efficaces, ne vous prendront pas plus qu’une quinzaine de minutes pour accomplir les formalités. Par la suite, un segment d’environ une heure quarante-cinq minutes est à anticiper au-dessus des Appalaches, de la ville de Boston (on nous y aiguille la plupart du temps) et, par la suite, au-dessus de la baie de Cape Cod.
Ce dernier segment pourra en faire frissonner certains, non habitués à survoler des étendues d’eau importantes, mais je considère qu’il s’agit d’une pratique intéressante pour une familiarisation progressive qui vous sera utile lors de voyages plus éloignés. En effet, le parcours au-dessus de la baie de Cape Cod est jalonné de bateaux ici et là et la terre demeure toujours en vue. Donc, en cas de pépin majeur, les secours sont rapidement accessibles.
Resto à Provincetown
Je suggère de planifier une altitude minimale de 5500 pieds (idéalement 7500 pieds) pour bien dégager les montagnes et diminuer considérablement la turbulence mécanique (excellent pour les passagers) que l’on y rencontre occasionnellement en été, ainsi que pour se donner une marge de manœuvre pour un vol plané potentiel au-dessus de l’eau (mieux vaut prévoir…).
L’arrivée à l’aéroport de Provincetown (KPVC) se fait généralement par vent traversier et contact radio avec la fréquence du Cap. Celle-ci vous sera donnée par les contrôleurs qui vous auront accompagné tout le long de votre voyage à partir de Burlington; n’oubliez pas à cet effet de requérir le suivi radar sur la fréquence de Burlington sol avant votre départ. On vous donnera un code transpondeur et vous serez ainsi accompagné jusqu’à votre destination.
La piste d’atterrissage de Provincetown mesure 3500 pieds de longueur sur une largeur de 100 pieds et son pavage est dans un état excellent. Elle dispose d’approches aux instruments et un vaste stationnement y est aménagé. Je suggère quand même d’y réserver un espace avant votre départ, car l’endroit peut s’avérer passablement achalandé les week-ends durant l’été. Prévoyez des frais de stationnement d’environ 10 dollars par jour. On y trouve de l’essence, mais le prix est élevé.
L’approche est magnifique le long de la côte de l’océan atlantique et au-dessus des dunes. Cape Air est le FBO résident et vous y trouverez les facilités usuelles, les voitures de location et les taxis. Se rendre en ville prend dix minutes en voiture et une vingtaine de minutes en vélo. Nombreux sont les pilotes qui d’ailleurs les apportent lors de leur séjour.
Beaucoup d’activités sont possibles à Provincetown, comme la pêche au bar rayé (ma conjointe et moi l’avons fait un matin et sommes revenus avec 20 lb de filets!), la cueillette des moules et des huîtres, la classique croisière en voilier au coucher de soleil, etc. Parmi celles-ci, mon coup de cœur va du côté des randonnées de vélos en ville et sur les sentiers pavés du parc national océanique, ainsi que pour une sortie en mer voir les baleines à bosse. On trouve à cet effet de nombreux commerces louant des bicyclettes et, pour les sorties en mer, des navires sont accessibles à prix compétitifs au Fisherman’s Wharf, le grand quai qui s’avance dans la mer au milieu de la ville.
Il est par ailleurs très agréable de tout simplement flâner le long de la mer, déambuler sur Commercial Street, déguster les bières artisanales locales et surtout (un incontournable) manger un homard au Lobster Pot! Pour le logement, je suggère le Anchor Inn (très achalandé durant la belle saison) ou encore de communiquer avec la Chambre de commerce pour dénicher des aubaines de dernières minutes.
Un séjour à Provincetown est vraiment dépaysant et relaxant. Pour notre part, ma conjointe et moi l’effectuons en moyenne tous les deux ans. C’est une valeur sûre pour une escapade d’été en avion privé, escapade qui nous fait réaliser à quel point nous sommes privilégiés de pouvoir effectuer ce parcours par la voie des airs!
