Cette ville iconique s’il en est une, est, nonobstant sa TFR intimidante, accessible à nous, pilotes privés. Ne vous privez surtout pas de la visiter!

Washington

Qui d’entre nous n’a jamais rêvé de poser son avion dans les environs de la capitale des États-Unis, voire la capitale du monde (comme j’ai entendu devant la Maison-Blanche un père le dire à son fils, tous deux touristes français!), pour y parcourir et visiter les mythiques mémoriaux et nombreux musées.

Jusqu’à tout récemment, mon segment saisonnier vers le sud se limitait à Richmond, en Virginie, ville quand même toutefois située à près de trois heures de route. Cette année, cependant, j’ai décidé d’y faire un arrêt lors du voyage de retour vers le Québec et je suis loin de l’avoir regretté.

Quoi y faire

Ville empreinte d’histoire, Washington vous séduira au premier contact par sa planification urbaine et son architecture. Bien qu’elle ait été grandement endommagée par les Britanniques au cours de la guerre de 1812 (ceux-ci désiraient la détruire complètement en raison de l’attaque des troupes américaines sur York, aujourd’hui Toronto), elle fut reconstruite suivant la tendance architecturale urbaine du XIXe siècle, connue comme étant le City Beautiful, dont le mouvement préconisait la recherche de l’ordre, de la dignité et de l’harmonie.

Entrée de service de la Maison Blanche

Suivant ce courant idéologique, la ville de Washington, d’abord conçue par un architecte et urbaniste français mandaté par George Washington lui-même, Pierre Charles L’Enfant, fut complétée au début du XIXe siècle par le mathématicien Benjamin Banneker. La configuration des rues n’épouse pas la norme empirique courante du damier de nombreuses villes américaines, mais plutôt celui d’un plan orthogonal. Ainsi, la ville est divisée suivant les quatre quadrants géomagnétiques à partir d’un point situé dans une crypte du Capitole… presque ésotérique comme concept!

Vous aurez ainsi grand plaisir à vous positionner dans ce treillis, dont les rues est-ouest sont identifiées par des lettres et les rues nord-sud par des chiffres.

À ne pas manquer, le National Mall, un immense espace balisé d’un côté par le Lincoln Memorial et de l’autre par le Capitole. Entre les deux, on trouve la fameuse piscine réfléchissante du monument Washington que l’on peut voir dans de nombreux films, dont Forrest Gump.

Union Station

Commencez votre visite en achetant un forfait Hop on Hop Off, soit un tour guidé de la ville en autobus. Vous aurez ainsi le loisir de monter et descendre à votre guise le long du parcours, en plus d’écouter en français le guide audio qui est des plus divertissants et instructifs. Le départ s’effectue à la gare Union Station, mais on peut en tout temps monter à bord à chaque arrêt figurant sur la carte que l’on vous remettra.

Georgetown

Georgetown en couleurs

Je suggère un séjour de deux jours pour vraiment vous imprégner de l’atmosphère particulière de la ville. La première, pour le tour en bus (prenez le BIGBUS TOUR sans hésiter) et la visite des monuments incontournables, soit le Capitole (et la Bibliothèque du Congrès, juste à côté), la Maison-Blanche (de l’extérieur évidemment!), le mémorial de la Seconde Guerre mondiale et le mémorial de Lincoln. En fin de journée, vous opterez pour Georgetown, village colonial à proximité (10 minutes avec Uber) où vous trouverez non seulement une fourchette agréable de bistros et de restaurants, mais également une ambiance d’un autre siècle. Soit dit en passant, les restaurants de qualité ne sont pas légion dans la capitale américaine, mais les food trucks abondent partout, notamment près des centres touristiques et des musées.

Musée de l’aviation

Pour la deuxième journée, vous visiterez les musées situés de part et d’autre du National Mall, dont l’incontournable National Air and Space Museum. Ne manquez pas également le Musée national de l’histoire américaine. Vous y verrez en particulier la canonnière Philadelphia, ce petit bâtiment de guerre datant de la Révolution américaine qui fut renfloué des eaux du lac Champlain et qui est dans un état de conservation remarquable.

Et l’accès à tous ces musées est gratuit!

L’avion des frères Wright au Musée de l’Aviation

Pour s’y rendre 

On rejoint Washington soit à partir du nord, durant la belle saison, ou par le sud, au retour d’un séjour hivernal. Dans les deux cas, deux aéroports sont à envisager comme lieu d’accès. À l’ouest, l’aéroport de Leesburg (KJYO), en Virginie, là où je me suis posé, est un peu à l’écart de la TFR, un endroit sans tour de contrôle mais combien accessible. À titre d’information, Leesburg est à une cinquantaine de minutes du centre-ville avec Uber, pour un prix d’environ 50 $.

Finale Leesburg

Plus au nord, il y a le College Park Airport (KCGS), tout près du centre-ville de Washington, un aéroport de taille inférieure que j’entends bien utiliser lors de ma prochaine visite.

Dans les deux cas, c’est le centre de contrôle de Potomac qui vous aiguillera vers votre destination. Au préalable, pour vous conforter, je vous recommande de suivre la session de formation en ligne offerte gratuitement par la FAA sur son site www.faasafety.gov.

Demandez toujours le suivi radar en VFR pour accéder à votre destination, combien agréable aux États-Unis…

Pour s’y loger 

Les hôtels abondent à Washington. De nos jours, avec les moteurs de recherche, on trouve de tout suivant nos budgets respectifs. Pour ma part, j’ai élu brièvement domicile au Hamilton, coin K et 14e Rue, à deux pas du Square Franklin et de la Maison-Blanche. Bon endroit, selon moi. D’autre part, je suis convaincu que nombre de B & B pourront également vous accommoder…

En résumé 

Washington demande un effort pour nous, pilotes privés, au niveau des procédures et des communications radio. Mais comme nous le savons tous, il n’y a rien comme sortir de sa zone de confort pour perfectionner ses techniques. La récompense est toutefois appréciable. Quelle satisfaction d’être allé à Washington!

Bons vols à tous pour l’été!