PILOTE DE COURSE TALENTUEUX ET PASSIONNÉ D’AVIATION

 

Thierry Marc Boutsen, passionné d’aviation

C’est avec plaisir que le magazine Aviation s’est entretenu avec Thierry Marc Boutsen, ex-pilote de Formule 1, gagnant du Grand Prix du Canada, Édition 1989, et véritable passionné d’aviation. Voici donc l’histoire de ce grand pilote bruxellois et de sa vie de maintenant avec Boutsen Aviation.


Boutsen, pilote automobile

Thierry Marc Boutsen fut pilote automobile avant de s’exercer en aviation. En 1975, en formule VW, il gagne à Zolder. En Formule Ford, c’est 15 victoires en 1978. En 1979, en Formule 3, il monte sur le podium de Zolder. En 1980, il est vice-champion d’Europe. En 1981, il est avec la Formule 2 et termine 2e au Championnat d’Europe. En 1983, il est avec la Formule 1 et Barclay Nordica Arrows BMW, et monte sur le podium en 1985. En 1988, avec sa B-188, il talonne les pilotes Ayrton Senna et Alain Prost, et reçoit le trophée Colin Chapman. En 1989, il pilote la Williams-Renaud et remporte le Grand Prix du Canada et celui d’Australie. Ensuite, il est chez Ligier et Jordan Grand Prix, puis terminera ainsi sa carrière. Marc Boutsen parraine le Thierry Boutsen Racing avec une Clio Cup, une Megane Trophy et une LMP 2 en Le Mans Series.

Thierry Boutsen, pilote de Formule 1, en 1990 au Grand Prix de Formule 1 avec l’Écurie Canon Williams Team.

Boutsen, aviation d’affaires

Thierry Marc Boutsen achète un premier avion pour ensuite le revendre. D’abord, ce fut un passe-temps. En 1997, lorsque son épouse Daniela et lui créent leur entreprise, ils optent pour la vente de jets d’affaires usagés. Boutsen Aviation devient alors l’une des principales sociétés européennes. Avec courtage, achat et vente d’avions d’affaires pour des clients du monde entier, ils vendent du Cessna Citation à l’Airbus A319 Corporate Jet. En 2011, Daniela Boutsen a lancé Boutsen Design, agencements intérieurs d’avions.

Voici l’interview réalisée avec Thierry Marc Boutsen…

 

Magazine Aviation : Thierry Marc Boutsen, quel est votre parcours de pilote d’avion?

Thierry Marc Boutsen : Je n’ai pas de parcours professionnel de pilote d’avion. Je suis pilote privé. J’ai découvert l’aviation d’affaires à 18 ans. À l’époque, j’ai effectué un travail d’étudiant comme mécanicien dans la société ABELAG, à Bruxelles. C’est de là que la passion pour l’aviation m’est venue.  J’ai passé ma PPL deux ans plus tard. Dès que j’en ai eu les moyens, j’ai acheté mon premier avion, un Piper Cheyenne II, que j’ai emmené partout où je devais aller pour les compétitions de F1 : Mexique, Canada, US et Europe, évidemment. J’ai ensuite vendu le Cheyenne pour acheter un LR35A, puis un Citation 1SP. Je totalise 2200 heures de vol à ce jour.

Un passionné d’aviation, Thierry Marc Boutsen, maintenant dans le domaine des affaires commerciales avec Boutsen Aviation.

M.A. : D’où vous est venu ce désir de performer autant en Formule 1 qu’en aviation?

T.M.B. : J’ai la même passion pour la course comme pour l’aviation. Je suis ingénieur mécanique. Donc, j’aime tout ce qui touche à la mécanique. Il y a pas mal de similitudes à pratiquer la F1 et le pilotage d’avions. On atteint des extrêmes dans les deux cas. Il faut une très bonne préparation et un grand calme pour gérer les moments délicats.

En 1990, Thierre Marc Boutsen, champion du Grand Prix de Formule 1 de Hongrie.

M.A. : Comme pilote d’avion, quels sont les moments que vous appréciez le plus?

T.M.B. : J’adore les grands vols qui demandent beaucoup de préparation. J’ai traversé l’Atlantique une bonne dizaine de fois A/R. Je suis allé au Mexique, en Afrique du Sud, chaque fois des voyages extraordinaires, pleins d’anecdotes qui resteront gravées dans ma mémoire.

M.A. : Pourquoi avez-vous intéressé des pilotes de Formule 1 aux avions?

T.M.B. :  Il y a surtout un plan pratique pour les pilotes de F1. Nos avions sont en général parqués tout près des circuits, ce qui permet d’arriver et de partir rapidement après une séance d’essais ou une course. L’avion privé permet surtout de gagner du temps. On ne transite pas par de grands aéroports. Les contrôles de sécurité sont bien là, mais très bien organisés. On n’attend pas l’avion, c’est lui qui nous attend! On décolle immédiatement et, surtout, on va là où l’on veut aller. Il n’y a que 10 % des aéroports qui sont desservis par les airliners et 100 % sont utilisés par les avions privés.

M.A. : Que seront les avancées technologiques communes à l’aviation et à la F1?

T.M.B. : Un des gros avancements dans la compétition automobile est l’utilisation de la fibre de carbone. On y arrive doucement en aviation maintenant (B787). L’autre avancée est la gestion par ordinateur. Cette dernière a pris le pas sur le « plaisir de conduire ou de piloter », mais elle offre indéniablement plus de sécurité.

M.A. : Quels sont vos projets actuels?

T.M.B. :  Notre industrie subit actuellement une crise sans précédent. Il y a beaucoup d’avions en vente. Beaucoup trop. Ce qui amène une baisse substantielle des prix des avions d’occasion. Jusqu’en 2010, les avions gardaient une valeur intacte. Depuis cette date, avec la crise et leur arrivée massive sur le marché, ils sont devenus des objets qui se dévaluent rapidement, au grand dam de leurs propriétaires. Nous suivons le marché au jour le jour et utilisons beaucoup de temps à informer les propriétaires et vendeurs de l’évolution des prix. Cela ne nous affecte pas trop, nous, brokers. Nous avons vendu 335 avions depuis nos débuts en 1997 et continuons sur un bon rythme. Mais, au vu de la crise, je préfère rester calme et me concentrer sur ce que nous faisons, sans nous lancer dans de grands projets qui pourraient nous mettre en danger.

M.A. : En 1988, vous avez volé en avion militaire d’entraînement (Alphajet). Quels souvenirs gardez-vous du spectacle aérien de la base de Koksijde?

T.M.B. : Un souvenir fantastique! J’ai passé 45 minutes à découvrir ce qu’on pouvait faire avec un avion de chasse et atteindre les limites en situation de combat. Durant le vol, j’ai eu la surprise de nous voir attaquer par deux F16 qui nous ont simulé une situation de guerre. Ce fut très intéressant, super excitant, inoubliable! Cela n’a duré que 45 minutes, malheureusement!

M.A. : Merci, M. Thierry Marc Boutsen!

Pour sa générosité, le magazine Aviation tient à remercier M. Thierry Marc Boutsen.

 

Photographies : Thierry Marc Boutsen

Source : M. Thierry Marc Boutsen (thierry.boutsen@boutsen.com)