Par Nicolas Verreault, chargé de projet, DEP 5304, Régulation de vol CFTC
Vous connaissez probablement le métier de régulateur de vol (flight dispatch). Ces spécialistes ont pour mission d’améliorer l’efficacité des vols, tout en assurant la sécurité. Quelque 900 heures sont nécessaires pour obtenir un diplôme d’études professionnelles en régulation de vol. Un seul établissement public au Canada offre ce cours, soit le Centre de formation en transport de Charlesbourg.
Lors de cette formation, les élèves acquerront des connaissances, entre autres en théorie de vol, instruments de navigation, réglementation aérienne canadienne, communication radio et, surtout, ils apprendront comment utiliser les différents outils météorologiques pour bien analyser les conditions potentiellement dangereuses. Bien que le diplôme ne soit pas obligatoire pour travailler dans le domaine, il est de façon générale nettement avantageux pour une compagnie aérienne d’engager un candidat détenant une formation. En effet, les opérateurs sont tenus de dispenser un entraînement initial aux nouveaux régulateurs de vol. Cet entraînement est composé de deux volets : la formation en classe et la formation sur le terrain. Les opérateurs peuvent, dans certains cas, réduire le nombre d’heures de formation en classe s’ils jugent que les candidats ont les connaissances requises et ainsi passer plus rapidement à la formation sur le terrain. Il s’agit là d’un avantage important pour les opérateurs.
Pour ce qui est des perspectives d’emploi du régulateur de vol, elles sont nombreuses et variées. Au Canada, Transports Canada a désigné trois grandes catégories de compagnies aériennes : les catégories A, B et C. Cette catégorisation est entre autres basée sur le type d’opérations et l’ampleur de la flotte des compagnies.
Il y a tout d’abord les opérateurs comme Air Transat, West Jet et Air Canada, qui sont classés catégorie A. Il y a aussi les opérateurs comme Air Creebec qui sont classés catégorie B, alors que les compagnies qui opèrent des avions d’affaires sont pour la plupart de catégorie C. Il s’agit d’opérateurs comme Execaire et Starlink Aviation.
Afin d’assurer la sécurité des opérations aériennes, Transports Canada a établi des critères bien précis pour encadrer l’embauche des candidats dans les différentes compagnies aériennes : avoir au moins 21 ans à la certification en compagnie, avoir réussi les deux examens génériques de Transports Canada, avoir effectué un vol de familiarisation et être référé par une compagnie aérienne de catégorie A ou B. Les candidats répondant à l’ensemble des critères de Transports Canada pourront être engagés dans les compagnies de catégories A et B. Les candidats qui ne répondent pas à tous les critères de Transports Canada peuvent quand même travailler en tant que régulateur de vol dans les compagnies de catégorie C, étant donné la moins grande responsabilité des décisions. En effet, une grande différence entre les catégories d’opérateurs est la responsabilité de la sécurité des vols. Cette dernière est partagée entre le régulateur et le pilote dans les compagnies de catégorie A et B tandis que dans les compagnies de catégorie C, le pilote commandant de bord est entièrement responsable de la sécurité de ses vols.
En tant que régulateurs de vol, les candidats doivent s’attendre à être relocalisés puisque les employeurs potentiels sont les compagnies aériennes et que ces dernières sont situées un peu partout au Canada. Par exemple, Jazz Aviation a son siège social à Halifax alors que celui de West Jet est à Calgary. Voici quelques compagnies qui ont fait appel aux anciens élèves du DEP en régulation de vol dans les dernières années : Jazz Aviation (Halifax), Service aérien gouvernemental (Québec), Kudlik Aviation (Québec), Air inuit (Montréal), Pascan Aviation (Saint-Hubert), Air Creebec (Val-d’Or), Propair (Rouyn-Noranda), First Air (Ottawa), Air Canada (Toronto), Sunwing (Toronto), Calm Air (Winnipeg), Skyplan (Calgary), West Jet (Calgary), Execujet (Cambridge, Royaume-Uni).
En résumé, les perspectives d’emplois dans le secteur de l’aviation sont très bonnes. En effet, une étude menée en 2010 par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) révèle que jusqu’en 2030, le nombre de vols opérés commercialement va plus que doubler et que si rien n’est changé au niveau de la formation de personnel qualifié, il y aura un manque à gagner de plusieurs milliers de régulateurs de vol. Il s’agit là de perspectives d’emploi très intéressantes!