On a beau faire l’éloge de n’importe quel appareil, il y a dans chacun des caractéristiques précises de fonctionnement. Lorsqu’un pilote fait de belles évolutions de vol en autogire, cela ne veut pas dire que l’appareil est simple à piloter. L’expérience et la compétence du pilote y sont pour beaucoup. L’autogire a ses merveilleux côtés, mais aussi ses caprices. Il faut parler des dangers autant que des qualités d’un appareil. Rares sont les fois où un accident aéronautique est causé par un seul facteur. Une combinaison de problèmes bénins se transforme parfois en un cocktail catastrophique. Il faut donc être sérieux pour avoir du plaisir en vol. Une discipline de préparation de vol se doit d’être respectée. On ne perd pas de temps si on prend le temps de se préparer… surtout si on veut aller vite.
L’inspection pré-vol se doit d’être rigoureuse et sans distraction de la part d’un éventuel passager, d’un curieux ou même du cellulaire. J’ai un grand respect pour les pilotes qui remettent leur vol pour une incertitude météorologique ou mécanique. Ils sont à mes yeux de plus grands pilotes que ceux qui prennent des risques. Des pièges en aviation, il y en a! Un pilote aux multiples brevets et permis qui saute d’un appareil à l’autre court des risques s’il ne prend pas le temps de se familiariser avec les commandes et les procédures d’un autogire. Vouloir décoller trop vite sans attendre la vitesse de rotation du rotor peut causer un renversement. Le stress d’être devant d’autres appareils au décollage ou en approche peut aussi provoquer des erreurs.
En autogire, les façons de décoller ou d’atterrir sont différentes selon que la surface est en asphalte, en gazon humide ou glacée. Mais ça se fait. Le couple de l’hélice dans la phase de décollage oblige des corrections différentes sur le palonnier et sur le régime moteur selon la surface de la piste. Après un certain temps au sol, avant de reprendre les commandes d’un autogire, il est recommandé de faire un vol avec un instructeur pour une mise à jour. Les facteurs humains sont les plus grandes causes d’accidents : un vol lent à basse altitude devant les amis, la distraction d’un passager, la fatigue qui nous mène à des erreurs stupides, vouloir atterrir à tout prix au lieu de remettre les gaz et de recommencer son approche, etc. Malgré la certification mécanique d’un autogire, le survol d’obstacles sans possibilité d’atterrir de façon sécuritaire est hasardeux. Un autogire est très performant quand on le compare : il est rapide ou lent, atterrit très court, emporte une charge intéressante, il est très stable en vol et maniable, il est assez économique en vol et à l’achat, en plus de prendre peu d’espace dans un garage.
L’autogire est donc très accessible et fait le bonheur de beaucoup de monde. Mais c’est un aéronef qui a ses particularités. Il faut les connaître et les maîtriser afin d’obtenir le maximum de plaisir à bien le piloter!