UN 75e ANNIVERSAIRE SOUS LE SIGNE DE L’ENTHOUSIASME ET DE L’AMBITION
En 1942, en pleine Deuxième Guerre mondiale, l’aéroport de Saint-Honoré est construit en parallèle à celui de Bagotville afin de servir, si nécessaire, de base auxiliaire prête à prendre le relais en tout temps. C’est le début d’une belle histoire, pleine de rebondissements, à laquelle continuent de s’ajouter régulièrement, 75 ans plus tard, de nouveaux chapitres aussi intéressants que prometteurs.
« Au fil des ans, l’aéroport est devenu un moteur économique important, tant au niveau local que régional, estime Bruno Tremblay, maire de la ville et président de Développement Saint-Honoré. En plus d’héberger depuis longtemps quelques piliers majeurs, l’endroit accueille régulièrement des entreprises aéronautiques réputées, qui viennent dès lors contribuer au dynamisme de toute la région. »
Ce fut le cas, il y a deux ans, quand s’y est installé Harvey Aviation Services, la première entreprise de maintenance dans la région. Ce fut encore le cas, l’an dernier, alors que Cargair a choisi d’y démarrer sa nouvelle école : un investissement d’environ 2 M$ pour cet établissement en pleine croissance qui y accueille déjà des dizaines d’élèves en provenance de la Chine – ce marché très prometteur pour Cargair.
« Ces élèves dépensent à Saint-Honoré et dans tout le Saguenay, insiste Bruno Tremblay. Ils s’achètent des vélos ou des voitures, s’abonnent dans nos salles d’entraînement, mangent dans nos restaurants… Les retombées positives sont généralisées dans nos commerces. »
Sur le site de l’aéroport, Cargair est ainsi devenu le dernier d’une liste de locataires qui ne cesse de s’allonger et qui comprend des noms aussi prestigieux et réputés que le Centre québécois de formation aéronautique, Exact Air et NAV Canada!
« Il découle de la présence de tous ces acteurs un niveau d’activités aériennes impressionnant! Aujourd’hui, plus de 120 000 mouvements annuels y sont enregistrés – un nombre qui place Saint-Honoré parmi les dix aéroports canadiens les plus actifs à ce chapitre… »
Une performance d’autant plus étonnante que, vers la fin des années 1990, NAV Canada a envisagé de fermer la tour de contrôle de l’aéroport de Saint-Honoré, car celui-ci peinait à se maintenir au-dessus de la barre requise des 60 000 mouvements annuels d’aéronefs à la suite des départs successifs de la SOPFEU et de la Ligue des cadets de l’air. « Voilà qui démontre mieux que tout, je pense, le dynamisme retrouvé de l’endroit. »
Hommage aux bâtisseurs du passé
Ce dynamisme permet aux intervenants locaux de regarder le présent et d’entrevoir l’avenir avec confiance. Cela dit, en cette année de 75e anniversaire, l’occasion leur semble idéale de rappeler les grands événements passés et l’apport déterminant de ces bâtisseurs sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. Faut-il rappeler qu’au terme de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, l’aéroport de Saint-Honoré avait tout simplement été fermé, puis démantelé…
Progressive, la renaissance de l’endroit a débuté avec l’arrivée du Club d’aviation du Saguenay, puis de l’Aéro Club Vol-Air et de Mont Valin Aviation, entre 1959 et 1965. Elle s’est confirmée en 1967, quand le gouvernement du Québec – qui administre encore aujourd’hui l’aéroport par le biais du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports – a fait l’acquisition d’une partie du terrain et des pistes. Dès l’année suivante, ce nouveau propriétaire y implantait l’École de pilotage du Cégep de Chicoutimi.
« Cette école offrait un programme d’enseignement public de niveau collégial, en français, destiné aux pilotes de lignes et de brousse – une première en Amérique du Nord », rappelle Michel Bergeron, historien pour le comité du 75e de l’aéroport. La présence de cette école, qui adoptera en 1983 le nom de Centre québécois de formation aéronautique du Cégep de Chicoutimi (CQFA), entraînera notamment la construction, d’une tour de contrôle en 1970. Or, encore aujourd’hui, cet équipement s’avère central dans le succès de l’aéroport…
En 1983, c’est au tour d’Exact Air d’y débuter ses opérations en achetant les installations de Mont Valin Aviation et de l’Aéro Club Vol-Air. L’entreprise prend une expansion rapide qui l’incitera à construire, au fil des ans, d’autres hangars, puis à développer des ramifications partout en province. Offrant des vols touristiques, des vols nolisés et des cours privés de pilotage, elle est aujourd’hui positionnée comme l’un des plus importants transporteurs du Québec.
Un avenir très prometteur
Quel est l’avenir pour cet aéroport central dans le développement économique de sa région? Pour en fournir un premier aperçu, le comité du 75e anniversaire propose, en octobre prochain, une conférence de Denis Guindon, directeur de l’aviation civile du Canada, portant sur l’avenir de l’aviation et les principaux enjeux auxquels fera face l’industrie dans les prochaines décennies.
Mais, à défaut de savoir précisément de quoi il y sera question, Bruno Tremblay est déjà convaincu que cet avenir s’avère très prometteur… en particulier depuis qu’a été officialisée l’arrivée de Cargair! « Ce jour-là, rappelle-t-il, Saint-Honoré est devenu l’un des seuls aéroports de la province à héberger trois écoles de pilotage, dont une internationale. »
Un haut fait d’armes qui contribuera largement à son rayonnement futur, au même titre que la qualité exceptionnelle de ses infrastructures aéronautiques. Celles-ci comprennent, en premier lieu, trois pistes disposées en triangle (dont l’une mesure plus de 6000 pieds!) qui permettent aux avions de décoller et d’atterrir sans devoir affronter des vents de travers de plus de 30 degrés : un avantage majeur lorsqu’il s’agit de former des jeunes pilotes…
« En outre, c’est aussi le dernier aéroport régional à être doté d’une tour de contrôle exploitée par NAV Canada. Ces deux grandes particularités contribuent largement à expliquer les demandes constantes que nous recevons d’entreprises envisageant de s’installer sur les terrains donnant directement sur les pistes encore disponibles. »
Ceux qui font ce choix ont en prime accès, dans la municipalité de Saint-Honoré, à de vastes terrains résidentiels, une verdure abondante et un rythme de vie paisible et agréable. Autant d’éléments qui laissent croire que cette belle histoire de l’aéroport, qui s’écrit depuis déjà trois quarts de siècle, pourrait n’en être encore qu’à ses premiers balbutiements…