Notre capitale nationale, toute proche de la grande région de la métropole en avion, est l’endroit idéal pour effectuer son premier vol-voyage avec parents ou amis après l’obtention de son PPL.
C’est un pur hasard que ma chronique précédente et l’actuelle traitent des deux capitales à notre portée. Si la capitale des États-Unis requiert une certaine expérience de vol de la part d’un pilote, celle du Canada est bien la destination idéale pour celui qui entame son apprentissage du tourisme aérien. Ce premier vol est simple à planifier pour un nouveau pilote et fera la joie de ses passagers.
La ville d’Ottawa est desservie par trois aéroports : ceux d’Ottawa, de Rockcliffe et de Gatineau, du côté du Québec. Je vous recommande ici de sélectionner celui de Rockcliffe (CYRO), et cela, pour trois bonnes raisons : emplacement non complexe à repérer le long de la rive sud de la rivière des Outaouais, site historique de l’histoire de l’aviation au Canada et emplacement du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, lieu de pèlerinage incontournable pour nous pilotes!
Quoi y faire
Les activités de découvertes ne manquent pas à Ottawa et un séjour de deux à trois jours serait à planifier pour en faire le tour : la colline du Parlement, le canal Rideau, les différents musées, dont celui de la guerre et celui de la science et de la technologie, au nombre de mes préférés, etc.
Toutefois, ce que je vous propose ici est basé sur un court séjour de quelques heures tout au plus, toujours dans le contexte d’un premier vol-voyage.
Arrivez tôt, préférablement vers 9 h 30, soit peu après l’ouverture du Musée de l’aviation. Choisissez de stationner votre appareil directement au musée, en y accédant par le taxiway Delta (côté sud de la piste) et en arrêtant votre moteur près de la pergola d’observation aménagée pour les visiteurs du musée, située sur le coin nord du bâtiment principal. Vous aurez par la suite accès à l’intérieur par la porte située près du kiosque d’inscription des vols de biplan du musée. L’entrée est gratuite pour les pilotes et leurs passagers…
Envisagez au moins une heure et demie pour bien vous imprégner de tout ce que le musée a à vous offrir : toute l’histoire de l’aviation, depuis les frères Wright aux avions de chasse contemporains, avec toutefois un accent marqué pour la période de la Seconde Guerre mondiale. En effet, le musée recèle dans sa collection de beaux spécimens de l’arsenal aérien de cette époque tumultueuse, tant du côté des Alliés que des forces de l’Axe. Vous ne serez pas déçus. Pour les nostalgiques du Avro Arrow (et je sais qu’ils sont légion parmi vous), vous aurez l’opportunité de voir une partie avant du fuselage de l’un des trois qui ont été construits au cours des années 50.
À la fin de votre visite, jetez un coup d’œil à la boutique de souvenirs. Vous serez surpris de la qualité des produits en vente, dont de superbes flight jackets.
Deuxième étape, contactez UBER et demandez à vous rendre au marché By (ByWard Market) pour prendre le lunch. Pour un peu plus de 10 $, vous y arriverez en une quinzaine de minutes et vous pourrez parcourir en route la fameuse Promenade Sussex, en bordure de la rivière des Outaouais.
Le marché By est un mélange de Vieux-Montréal et de Marché Jean-Talon et n’est pas sans rappeler le HayMarket de Boston. Bien circonscrit dans un quadrilatère comptant plusieurs rues et, en plus, à proximité de la colline du Parlement (on peut s’y rendre à pied en quelques minutes), on y trouve plusieurs boutiques, des comptoirs alimentaires et presque autant de pubs irlandais qu’à Dublin!
C’est donc l’endroit idéal pour le hamburger à 100 $. Sélectionnez à cette fin l’Aulde Dubliner & Pour House, sur la rue Williams, près du Centre commercial Rideau, vous serez dépaysé à coup sûr et profiterez d’un repas sur le pouce des plus acceptables. Si l’ambiance irlandaise n’est pas votre tasse de thé, il existe plusieurs autres bistros et restaurants de toutes saveurs à proximité, dont le SmoQue Shack, que j’entends bien essayer lors de ma prochaine visite.
Comme s’y rendre
Rien de plus simple que de se rendre à l’aéroport de Rockcliffe à partir du Québec. Contournez d’abord la région terminale de Montréal par le nord, en passant près de Mirabel, puis localisez la rivière des Outaouais au sud-ouest en établissant votre parcours pour la moitié du chemin sur la rive nord (pour demeurer à l’écart de la zone des planeurs de Hawkesbury) et, par la suite, soit au centre de la rivière ou sur sa bordure sud jusqu’à destination. Tout cela à moins de 45 minutes de la région montréalaise en C172.
Dépendamment de la météo, une altitude de 1500 à 2500 pieds (ou plus haut selon la turbulence anticipée) vous sera suffisante pour bien profiter des beaux paysages riverains de l’Outaouais. De plus, cela rendra facultatif d’être en contact avec les zones terminales de Montréal, Gatineau et Ottawa.
À partir de l’est, suivant les vents dominants, vous vous établirez en finale directe pour la 27, après bien entendu avoir pris connaissance de la piste en service et du trafic dans le circuit de Rockcliffe sur la fréquence UNICOM de 123,5. Notez que le circuit se fait à droite pour la 27. Si vous devez toutefois vous poser sur la 09, vous pourrez joindre le circuit en long vent arrière.
Comme mentionné précédemment, vous pourrez garer votre aéronef pour quelques heures sur le tarmac du Musée de l’aviation. Pour une durée prolongée ou encore pour vous avitailler, vous pourrez compter sur le FBO de l’Aéro-Club Rockcliffe, situé du côté nord de la piste.
En résumé
Avec les belles journées d’automne qui approchent ou encore celles de l’été qui, souhaitons-le, s’étireront comme l’an dernier, faites-vous plaisir et effectuez cette belle excursion qui, je l’espère, ne sera que le prélude à l’exploration éventuelle d’horizons plus éloignés!