Pour connaître les perspectives du marché pour les pilotes d’hélicoptère, vous n’avez qu’à faire une recherche Google du type « Helicopter Pilot Jobs » et vous pourrez remarquer que la presque totalité des opérateurs canadiens sont à la recherche de pilotes.

Récemment, j’ai discuté avec trois opérateurs majeurs du Canada et, dans les trois cas, les mots d’ordre sont l’embauche et un programme de rétention de leurs pilotes. Le manque de pilotes est un problème réel qui limitera notre croissance. D’ici 2025, nous aurons besoin de plusieurs centaines de pilotes pour remplacer ceux qui prendront bientôt leur retraite et pour répondre à la demande croissante des clients.

Depuis plusieurs années, nous parlions d’une pénurie éventuelle. Eh bien, elle est arrivée. Les prochaines années seront intéressantes pour les jeunes qui veulent devenir pilotes d’hélicoptère. Au Canada, nous sommes privilégiés, car nos centres de formation sont reconnus et offrent des programmes de plus en plus adaptés aux besoins des opérateurs. Il y a deux pôles de centres de formation : l’Ouest canadien et le Québec. Si on examine de près la situation, le nombre de pilotes formés chaque année devrait combler les besoins de l’industrie. Alors, pourquoi y a-t-il pénurie?

J’ai donc consulté des dirigeants de nos centres de formation.

Pourquoi y a-t-il une pénurie de pilotes?

« Au niveau international, la licence canadienne bénéficie d’une excellente réputation. Il est très facile par la suite de convertir une licence obtenue ici vers un autre pays. Ce qui entraîne que nous formons plusieurs pilotes en provenance de marchés étrangers. Ils viennent ici pour obtenir leur licence et prendre un peu d’expérience. Par la suite, ils retournent dans leur pays d’origine.

L’élément qui affecte de façon importante l’arrivée de nouveaux pilotes est le coût de la formation et les difficultés d’accumuler de l’expérience en début de carrière. Le Canada offre des formations à des prix nettement compétitifs. Lorsque nous nous comparons à ce qui est offert sur les marchés français, nos prix sont au moins de 50 % inférieurs.

Pour ce qui est de l’expérience en début de carrière, à nouveau nous offrons des programmes qui permettent aux jeunes pilotes d’accumuler rapidement de l’expérience. Je sais que je ne dois pas faire de publicité pour notre centre de formation, mais nous sommes les seuls à garantir à nos nouveaux diplômés d’accumuler l’expérience nécessaire en début de carrière. »

– Yves Le Roux, Passport Hélico

 

Pourquoi nos centres de formation du Québec bénéficient-ils d’une telle réputation?

« Premièrement, une réputation ne se bâtit pas sur une campagne publicitaire, un nouveau slogan, de beaux bureaux, etc. Ça prend des années. Prenez notre centre de formation qui est en opération depuis plusieurs années (1969) et c’est la même chose chez nos compétiteurs du Québec.

Durant cette période, nous avons formé plus de 1500 pilotes qui aujourd’hui se retrouvent un peu partout dans le monde à des postes clés. D’ailleurs, lors de ma récente tournée en France, deux étudiants m’ont été référés par un ancien étudiant qui travaille maintenant en Suisse.

Deuxièmement, nos programmes ont été adaptés aux besoins du marché. Notre relation privilégiée avec Heli Inter, qui exploite près de 100 appareils à travers le Canada, nous a permis avec les années de bien comprendre ses besoins et ceux de ses clients. Ce qui a permis d’adapter nos programmes pour répondre à ses besoins. D’ailleurs, chaque année, nous avons quelques finissants qui ont la chance de se faire embaucher chez notre partenaire. C’est un bon signe. »

– Jimmy Joubert, Helicraft

 

Comment voyez-vous le futur des centres de formation au Québec?

« Avec enthousiasme. Bien que nous sommes le petit nouveau de l’industrie, nous fêterons notre 10e anniversaire bientôt. Par contre, nous pouvons compter sur des instructeurs d’expérience. Certains ont plus de 15 ans d’expérience et plus de 9000 heures de vol, et ce, en grande partie en ayant travaillé dans l’industrie, ce qui se traduit pour nos étudiants en une formation plus pratique.

Il est clair que l’industrie de la formation sera en forte demande au cours des prochaines années et nous sommes heureux de pouvoir offrir à ces nouveaux étudiants une gamme complète de services uniques et de qualité. Dans notre cas, nous sommes en mesure d’offrir une licence qui peut être convertie en Europe. Je m’en voudrais de ne pas mentionner la qualité de vie que nous offrons au Québec. »

– Stéphanie Huot, Capitale Hélicoptère

 

Je pense que mes discussions avec les différents intervenants du marché résument bien la situation.

  1. Il est clair que la pénurie de pilotes n’est plus un problème futur, mais une réalité.
  2. Le Canada et le Québec en particulier bénéficient d’une excellente réputation et cela n’est pas le résultat d’actions temporaires. Si on examine nos trois centres de formation du Québec, on parle de près de 50, 30 et 10 ans d’existence.
  3. Les liens privilégiés de ces centres de formation avec les opérateurs ont permis de développer des programmes bien adaptés aux besoins de ces derniers.
  4. Chaque centre de formation a développé des programmes d’accès au marché avec différents programmes d’accumulation d’heures.
  5. Le nombre d’étudiants formés chaque année permet d’offrir des formations à des prix très compétitifs.

 

Maintenant, je peux comprendre pourquoi le Québec est devenu un lieu aussi intéressant pour les futurs pilotes d’hélicoptère.