Depuis le 1er mai dernier, la compagnie française assure un de ses trois vols quotidiens Paris-Montréal A/R avec un tout nouveau B787. Un service saisonnier apprécié autant par la clientèle que par le staff local AF.
Après New York, Montréal est la seconde escale long-courrier du groupe Air France. Cet excellent taux de remplissage commande donc des avions offrant une aisance maximale pour les pax. Depuis la réforme des derniers Boeing B747 et la réorientation géographique des Airbus A380, la compagnie assurait cette liaison transatlantique avec des B777 et des A330. L’acquisition récente d’un premier puis d’un deuxième B787 Dreamliner rehausse, sans conteste, le niveau général. En termes de confort, le Dreamliner se démarque des autres appareils par ses hublots 30 % plus grands, son ambiance lumineuse modulable, sa pressurisation adaptée et sa meilleure hygrométrie. De surcroît, même en classe économique, les sièges offrent une bonne assise et un débattement correct pour les jambes. À titre informatif, les cabines des Dreamliner d’Air France se divisent en trois classes, soit 30 sièges en Business (qualifiée de « véritable cocon en plein ciel » par le service commercial), 21 sièges en Premium Economy (classe économique améliorée grâce à des fauteuils plus spacieux) et 225 sièges en Economy (section bon marché, mais tout de même pas de type « sardines »). La configuration du B787 semble être appréciée par les agents de bord. Davantage que celle de l’A380, réputée fatigante à long terme à cause du tracé des couloirs, des escaliers menant au double-pont et de la qualité aléatoire de la pressurisation.
Un appareil écoresponsable
Le Dreamliner, présenté au Salon du Bourget (France) en juin 2013, a depuis été adopté par nombre de compagnies aériennes. KLM, le partenaire d’Air France, en opère déjà huit exemplaires (sur 21 commandés). Delta, l’autre compagnie coéquipière, n’en possède pas encore. D’ici fin 2017, Air France devrait en recevoir un cinquième exemplaire (sur les 16 commandés). Pour avoir déjà voyagé à bord d’un B787 aux couleurs d’Avianca (compagnie nationale colombienne), je dois avouer que l’expérience – en tant que passager lambda – fut satisfaisante. Confortable et silencieux, cet avion semble raccourcir le temps en l’air. D’un point de vue technique, c’est évidemment une machine ultra-perfectionnée. Cellule intégrant +50 % de matériaux composites, commandes électriques, moteurs GE GEnx ou RR Trent 1000 consommant 20 % de moins de carburant que ceux des gros porteurs de générations antérieures, signature sonore et empreinte écologique réduites, hublots sans volets (le verre électrochrome peut s’assombrir à la demande du pax) et plus encore font du Dreamliner le subsonique peut-être le plus abouti du moment. On remarquera aussi que, contrairement à son concurrent direct – l’Airbus A350 – le B787 ne possède pas d’ailettes supercritiques (nommées sharklets sur l’A350). Sa voilure, recourbée vers l’arrière, possède des extrémités s’arrondissant, dans certaines phases de vol, sans former de ligne angulaire.
Visite express
Arrivé sous la pluie à YUL et presque à l’heure en ce premier jour du mois de mai, le vol AF344 est attendu autant par les officiels d’Air France et d’Aéroports de Montréal que par les journalistes. Dès son immobilisation à la porte 55 et aussitôt débarqué le flot de passagers, PNC et PNT, l’appareil est pris en charge par une performante équipe de nettoyage. Trente minutes plus tard, le Dreamliner est propre et aseptisé. À l’intérieur, le nouvel équipage nous fait découvrir les différentes cabines. Invité par le commandant Thierry Bellot dans le cockpit, je fais la connaissance du copilote Jean Philippe Bertin. Tous deux me détaillent rapidement l’instrumentation et le plan de vol retour vers CDG. Intéressant. On parle aussi formation et surtout de transition sur B787. Sans grande surprise et selon la philosophie d’Air France, T. Bellot – Chef pilote B787 et médaillé de l’Aéronautique – me confirme que l’accès au cockpit du Dreamliner se fait par ancienneté mais aussi au mérite. La majorité des pilotes désignés sont déjà qualifiés sur Boeing B777. Cela facilite et surtout écourte le cursus théorique et pratique (simulateur). Comme Air France ne disposera pas de sim B787 avant 2018, l’entraînement se fait entre autres sur celui de KLM. Pendant que je prends quelques photos de circonstance, on continue à parler boutique. Les deux navigants ne tarissent pas d’éloges pour ce biréacteur coûtant de 218 à 290 M$. Le thème de la consommation revient rapidement sur la sellette… pour ne pas dire le jump seat ! Par exemple, sur un Paris – Le Caire, aller-retour, le Dreamliner brûle quelque 12 tonnes de moins de kérosène qu’un B777, voire un A330. Non négligeable ! Mais le temps file. L’embarquement du vol AF345 va commencer. L’avenante Diane Audet – Chargée des communications Air France Canada – vient me chercher. Je souhaite bon vol à mes nouveaux amis et ressort de l’appareil sur les pas de MM. Jean-Noël Rault – Vice-président et Directeur général d’Air France KLM Canada – et Philippe Rainville – Président-directeur général d’Aéroports de Montréal. La fête est finie. Que le vol commence et se poursuive haut dans le ciel !