Par Éric Sigier, copropriétaire d’AirProGyro
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Ancêtre de l’hélicoptère, l’autogire reprend ses galons et sa notoriété. De plus en plus présent sur les aérodromes, des regards curieux se posent sur cet aéronef semblant sortir du futur, mais qui fêtera bientôt ses 95 ans. Qu’on l’appelle autogire ou gyrocoptère, cet appareil mérite d’être mieux connu…

Aujourd’hui, des milliers de pilotes découvrent le monde à bord d’autogires en exploitant les avantages de cet aéronef. Depuis une vingtaine d’années, une nouvelle génération d’autogires perce le monde traditionnel de l’aviation. Ceux-ci sont construits en usine avec des techniques et matériaux aéronautiques modernes. De plus, les constructeurs sont rigoureux sur la qualité de fabrication ainsi que le choix des distributeurs et instructeurs qui forment les pilotes. Bien qu’on y retrouve certaines similitudes de pilotage avec l’avion ou l’hélicoptère, l’autogire se pilote comme un autogire…

Au Canada, l’autogire possède sa propre catégorie, contrairement à d’autres pays où il est considéré comme ultraléger. Une formation rigoureuse est obligatoire, soit un minimum de 40 heures de théorie et 45 heures de vol. Les pilotes d’avions ou d’hélicoptères bénéficient d’un crédit de 20 heures de théorie et 15 heures de vol. L’autogire de nouvelle génération reçoit un certificat spécial de navigabilité de Transports Canada. Une maintenance périodique aux 100 heures ou annuelle doit se faire par des mécaniciens certifiés, augmentant ainsi le niveau de sécurité et gardant une valeur sur l’investissement. Bon chauffage, sièges chauffants, mécanique fiable et instrumentation complète rendent agréable et confortable le pilotage de l’appareil. Que ce soit d’une pâture à un grand aéroport, vers le Grand Nord ou les Rocheuses, plusieurs pilotes ont traversé le pays.

En cabine ouverte pour les plus sportifs, fermée et un derrière l’autre pour la performance ou côte à côte pour la convivialité, l’autogire offre une excellente stabilité de vol et une très bonne visibilité. Une plage de vol de 20 à 100 nœuds permet d’agréables randonnées. Avec un taux de montée autour de 1000 pi/min, l’autogire ne décroche pas à basse vitesse et les turbulences ne l’affectent que très peu. Toujours en autorotation (autogire), en cas d’arrêt du moteur, l’appareil continue de planer sous sa voilure tournante et peut atterrir sur une très courte distance. Au décollage ou à l’atterrissage, le vent devient un atout… Les autogires sont généralement motorisés par les Rotax 912 ULS de 100 ch ou les 914 UL Turbo de 115 ch, des moteurs qui ont depuis longtemps démontré leur fiabilité. L’autogire n’a que six pieds de large et roule pour se garer facilement entre d’autres appareils ou dans un garage. D’une autonomie d’environ 500 km, la plupart des appareils sont biplaces et fonctionnent avec de l’essence automobile super sans plomb.

Utilisé pour le loisir au Canada, l’autogire devient indispensable pour certains pilotes qui en ont fait leur moyen idéal de déplacement. Les possibilités de manœuvres en vol sont impressionnantes et le coût d’achat intéressant. Les grandes marques étant maintenant disponibles au Canada, il est important de faire un vol d’essai sur chacun de ces appareils avant une acquisition. Outre le design ou la couleur, les performances sont à peu près similaires, alors que la fabrication, la position et le confort de vol sont différents. Des vols de familiarisation ou « pilote d’un jour » sont proposés par les écoles dans différentes régions, mais unanimement, l’expérience d’un vol autogire est un plaisir unique.