Nous en parlons depuis déjà quelques années, car il sera obligatoire que votre appareil soit équipé adéquatement d’ici 2020 pour aller sur le territoire américain. Cependant, le but de tout cela n’est pas seulement de faire dépenser de l’argent aux propriétaires, mais plutôt d’augmenter considérablement la sécurité des espaces aériens. Plus les années passent, plus le trafic est et sera important. On se devait de trouver une solution plus efficace pour le contrôle aérien, autre que celle des tours de contrôle.
L’idée est simple : chaque appareil devient une tour de contrôle. De cette manière, le territoire couvert sera largement plus grand que celui des radars au sol. De plus, il y aura moins de retard lié à l’affichage du trafic aérien. Pourquoi? Regardons le chemin que fait le message envoyé par votre transpondeur. Premièrement, si nous revenons à la source, les équipements de surveillance radar aéroportuaire possèdent deux antennes : primaire et secondaire. L’antenne primaire a une portée très limitée et est généralement utilisée à l’intérieur des zones contrôlées. Cette antenne fonctionne un peu comme un radar météo, c’est-à-dire que l’antenne envoie des ondes qui se reflètent sur votre appareil; l’image est ainsi créée en fonction du reflet reçu par celle-ci. L’antenne secondaire a beaucoup plus de portée que la primaire et sert à vous identifier avec un code (1200) et une altitude. Cette antenne envoie une question à votre appareil que votre transpondeur reçoit et y répond avec votre code d’identification (donné par la tour) ainsi que la précieuse information de l’altitude. Donc, en jumelant les deux informations, la tour de contrôle est capable de voir vos intentions près d’un aéroport à l’aide du radar primaire et votre altitude à l’aide du radar secondaire, tandis qu’en dehors des zones contrôlées, les contrôleurs doivent se baser sur seulement votre code et votre altitude. C’est tout ce que les contrôleurs aériens ont comme information sur votre appareil et tous les autres petits appareils près de vous. Bien sûr, il existe d’autres types d’information qu’un transpondeur peut transmettre, par exemple pour le mode S, qui est plus utilisé par les gros appareils et plutôt rare pour l’aviation générale. C’est à ce niveau que l’ADS-B se démarque, car il sera plus accessible qu’un transpondeur mode S. Votre appareil devient autonome en transmettant continuellement à tous ceux capables de recevoir cette information plusieurs informations relatives à votre appareil aux moyens d’informations GPS. Ce n’est plus seulement une altitude : nous avons maintenant une position en trois dimensions de votre appareil, en plus de votre immatriculation, type d’appareil, de la vitesse, d’une direction et autres. Le tout en direct, pas de traitement de données. Ainsi, en plus d’envoyer l’information à la tour de contrôle, tous les autres appareils correctement équipés autour de vous auront toute l’information nécessaire sur vos intentions. N’est-ce pas fantastique? Si vous regardez cela d’un autre angle, c’est comme si votre transpondeur se transforme en système d’information de trafic (TAS ou TCAS). Je crois que cette technologie est formidable, car elle permettra d’éliminer toutes les zones mortes (zone non couverte par les radars) sur un territoire, en plus d’aviser tous les pilotes de ce qui se trouve autour d’eux, sans oublier les informations sur la météo gratuite des aéroports correctement équipés. Le système est encore disponible à des prix intéressants, car une fois que la loi sera passée, les manufacturiers auront l’avantage sur les clients.
En terminant, je suis persuadé que même si le Canada n’exige toujours rien, vous ne serez pas perdant si vous prenez de l’avance sur les autres et prenez l’initiative d’équiper votre appareil avec l’ADS-B. D’après moi, c’est la solution pour un futur aérien plus sécuritaire qui sera de plus en plus convoité si l’on prend, par exemple, la messagerie par drone dont nous entendons de plus en plus parler.